Le dernier BEH (1) dresse un bilan en demi-teinte sur le tabagisme en France à l’occasion de l’opération « Mois sans tabac » qui se déroulera en novembre sous la houlette de Santé Publique France en s'inspirant du Royaume-Uni.
Outre- Manche, on est passé sous la barre des 20 % de fumeurs alors que la prévalence du tabagisme n’a guère baissé en 2015 en France qui reste, selon l’OMS, à 28 %, la moyenne européenne.
Face à ces constats, des études entreprises pour évaluer l’efficacité des mesures en vigueur comme les consultations de tabacologie et la ligne téléphonique Tabac Info Service ont montré des résultats encourageants.
→ Ainsi, l’aide à l’arrêt du tabac par téléphone est une stratégie ancienne qui a fait ses preuves. Ceci a pu être constaté via le rappel systématique des fumeurs, 6 mois après leur premier entretien avec un tabacologue de la ligne. Entre 2012 et 2014, 13 161 fumeurs qui tentaient d’arrêter ont été mis en contact avec un des spécialistes. La quasi-totalité étaient des fumeurs quotidiens.
Parmi ceux ayant accepté d’être rappelés 6 mois plus tard, 21,9 % se déclaraient non-fumeurs depuis au moins 7 jours au moment du rappel. Le taux d’abstinence s’élevait à 32,4 % parmi les fumeurs en tentatives d’arrêt. En revanche, ce taux restait moins élevé pour les fumeurs les plus dépendants même s’il augmentait avec le nombre d’entretiens avec le tabacologue. Par ailleurs, plus de trois quarts des personnes interrogées après 6 mois déclaraient que le service les avait aidés.
→ Une autre étude du BEH a permis d’évaluer l’intérêt des consultations en tabacologie en analysant les données de 23 810 fumeurs adultes suivis entre 2011 et 2013. Le critère de jugement retenu était l’abstinence maintenue à un mois, vérifiée via des mesures de CO expiré obtenues chez les 10 116 personnes qui sont parvenues à arrêter durant le suivi. Parmi les consultants, près de 74 % ont reçu une prescription pour au moins un traitement de substituts nicotiniques (TSN), 46,8 % se sont vus prescrire une combinaison de TSN et 3,7 % de la varénicline.
Pour les patients ayant entamé une démarche d'arrêt, le taux d’abstinence maintenu à un mois s’élevait à 45,2 %. Les taux les plus faibles étaient observés chez les jeunes adultes et chez les consommateurs quotidiens de cannabis. Pour ceux qui ont suivi des traitements pharmacologiques, le taux d’abstinence arrivait à 47 % via une combinaison de TSN et 53 % via la varénicline. De même, les bénéfices de la prise en charge croissaient avec le nombre de consultations. Toutefois, il est important de souligner qu’une grande part des consultants étaient très dépendants (43 %).
→ Il semblerait donc que, comme pour Tabac Info Service, les consultations en tabacologie reçoivent les fumeurs les plus sévères. Des conclusions confortées par des données américaines montrant que ce sont les fumeurs les plus dépendants qui ont recours à une aide individuelle. Pourtant, apparemment, en France, ces consultations restent peu utilisées par les fumeurs.
1- BEH n°30-31/2016 . http://invs.santepubliquefrance.fr
Outre- Manche, on est passé sous la barre des 20 % de fumeurs alors que la prévalence du tabagisme n’a guère baissé en 2015 en France qui reste, selon l’OMS, à 28 %, la moyenne européenne.
Face à ces constats, des études entreprises pour évaluer l’efficacité des mesures en vigueur comme les consultations de tabacologie et la ligne téléphonique Tabac Info Service ont montré des résultats encourageants.
→ Ainsi, l’aide à l’arrêt du tabac par téléphone est une stratégie ancienne qui a fait ses preuves. Ceci a pu être constaté via le rappel systématique des fumeurs, 6 mois après leur premier entretien avec un tabacologue de la ligne. Entre 2012 et 2014, 13 161 fumeurs qui tentaient d’arrêter ont été mis en contact avec un des spécialistes. La quasi-totalité étaient des fumeurs quotidiens.
Parmi ceux ayant accepté d’être rappelés 6 mois plus tard, 21,9 % se déclaraient non-fumeurs depuis au moins 7 jours au moment du rappel. Le taux d’abstinence s’élevait à 32,4 % parmi les fumeurs en tentatives d’arrêt. En revanche, ce taux restait moins élevé pour les fumeurs les plus dépendants même s’il augmentait avec le nombre d’entretiens avec le tabacologue. Par ailleurs, plus de trois quarts des personnes interrogées après 6 mois déclaraient que le service les avait aidés.
→ Une autre étude du BEH a permis d’évaluer l’intérêt des consultations en tabacologie en analysant les données de 23 810 fumeurs adultes suivis entre 2011 et 2013. Le critère de jugement retenu était l’abstinence maintenue à un mois, vérifiée via des mesures de CO expiré obtenues chez les 10 116 personnes qui sont parvenues à arrêter durant le suivi. Parmi les consultants, près de 74 % ont reçu une prescription pour au moins un traitement de substituts nicotiniques (TSN), 46,8 % se sont vus prescrire une combinaison de TSN et 3,7 % de la varénicline.
Pour les patients ayant entamé une démarche d'arrêt, le taux d’abstinence maintenu à un mois s’élevait à 45,2 %. Les taux les plus faibles étaient observés chez les jeunes adultes et chez les consommateurs quotidiens de cannabis. Pour ceux qui ont suivi des traitements pharmacologiques, le taux d’abstinence arrivait à 47 % via une combinaison de TSN et 53 % via la varénicline. De même, les bénéfices de la prise en charge croissaient avec le nombre de consultations. Toutefois, il est important de souligner qu’une grande part des consultants étaient très dépendants (43 %).
→ Il semblerait donc que, comme pour Tabac Info Service, les consultations en tabacologie reçoivent les fumeurs les plus sévères. Des conclusions confortées par des données américaines montrant que ce sont les fumeurs les plus dépendants qui ont recours à une aide individuelle. Pourtant, apparemment, en France, ces consultations restent peu utilisées par les fumeurs.
1- BEH n°30-31/2016 . http://invs.santepubliquefrance.fr
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