Dans une toute récente (avril 2011) fiche de bon usage des technologies de santé, la HAS met l'accent sur les indications et les modalités de l'autosurveillance glycémique (ASG) dans le diabète de type 2. L'Agence s'en faisait déjà l'écho dans le guide ALD sur la prise en charge de cette pathologie (juillet 2007 ; réf 2).
L'autosurveillance glycémique ne remplace pas bien sûr le dosage trimestriel de l'hémoglobine glyquée (HbA1c), qui reste la méthode de référence pour évaluer l'équilibre glycémique (avec un objectif ≤ 7 % pour la plupart des malades, à adapter selon les cas), mais elle peut la compléter. L'ASG ne doit être utilisée que lorsqu'elle est susceptible d'entraîner une modification de la thérapeutique. Elle doit par ailleurs s'inscrire dans le cadre d'une démarche d'éducation thérapeutique, afin de préciser au patient les enjeux de cette surveillance et d'en organiser avec lui les modalités pratiques : fréquence, fixation des horaires, objectifs glycémiques, modifications du traitement à effectuer par le patient ou le médecin en fonction des résultats. Sans oublier de rappeler l'importance des mesures hygiénodiététiques, qui doivent être poursuivies dans tous les cas.
DES INDICATIONS TRES CIBLEES
-› Chez le diabétique de type 2, l'autosurveillance glycémique n'est en aucun cas systématique. Pour autant, elle ne se limite pas aux seuls patients insulinorequérants. Elle concerne :
- Les patients insulinotraités,
- Les patients chez qui une insulinothérapie est envisagée à court ou moyen terme,
- Les patients traités par insulinosécréteur (sulfamides ou glinides, seuls ou associés à d’autres médicaments antidiabétiques) lorsqu'on soupçonne des hypoglycémies,
- Les patients chez qui l’objectif thérapeutique n’est pas atteint, notamment en raison d’une maladie ou d’un traitement intercurrent.
-› Le rythme de l'ASG varie selon que le patient est traité par insuline ou non. Le dosage semestriel de la glycémie dans le plasma veineux peut être envisagé pour contrôler la qualité de la mesure des glycémies capillaires.
COMMENT PRESCRIRE
-› Un système autosurveillance glycémique comporte un lecteur de glycémie et des réactifs associés : électrodes, bandelettes ou capteurs. La prescription doit préciser plusieurs éléments. Tout d'abord l'unité de mesure souhaitée (en mg/dL ou en mmol/L), l'affichage du lecteur devant être bloqué sur l'unité choisie. D'autre part le nombre d'auto-surveillance à réaliser par jour ou par semaine, et non le nombre de boîtes à délivrer, afin que le pharmacien délivre le conditionnement adéquat.
-› S'agissant du remboursement, la prise en charge des bandelettes d’autosurveillance glycémique par l’Assurance-maladie est limitée à 200 par an, à l’exception des patients pour lesquels une insulinothérapie est en cours ou prévue à court ou moyen terme (arrêté du 25 février 2011 ; réf 3).
Les lecteurs de glycémie pris en charge sont garantis au minimum 4 ans, ce qui permet en cas de dysfonctionnement de remplacer l'appareil sans qu'une nouvelle prescription soit nécessaire (garder tous les documents relatifs à cette garantie). Un lecteur de glycémie est donc remboursable tous les 4 ans. L'autopiqueur, grâce auquel le sang capillaire est prélevé, est remboursable tous les ans.
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