La période qui s’étend de l’âge de 6 mois à 2 ans est un moement crucial au cours duquel les préférences alimentaires de l’enfant s’installent sous la houlette des parents. En soi, ce simple constat devrait mener les professionnels de santé concernés par la pédiatrie à veiller très tôt au développement staturo-pondéral des bouts de chou.
Une récente étude parue dans Clinical Pédiatrics porte un nouveau coup à l’image du beau bébé joufflu - forcément sain - en montrant que l’âge de 2 ans constituerait le point de basculement vers l’obésité.
Cette petite étude rétrospective menée sur des enfants américains considérés en surpoids ou obèses (BMI ≥ 85e percentile) avant l’âge de 10 ans a montré que l’âge médian d’installation était de 22 mois. Et bien que le niveau socio-économique soit un indicateur de risque classiquement admis, ce travail montre que ce facteur n’est pas discriminant à cet âge.
Ces considérations impliquent une modification importante des comportements. Certes pour des médecins qui doivent désormais prendre au sérieux cette période de la vie. Plus le BMI est élevé et plus l’enfant est grand, plus le risque de devenir obèse à l’âge adulte est élevé ; il peut atteindre 80 à 90%.
Par ailleurs, une étude du New England a montré que les enfants de 11 ans dont le BMI se situe dans le quartile supérieur ont deux fois plus de risque de mourir avant l'âge de 55 ans comparés à ceux dont le BMI se situe dans le quartile inférieur !
Aux auteurs de l’étude de Clinical Pediatrics de préconiser la mise en place de stratégies de prise en charge considérant toute élévation du BMI de 2 percentiles avec la même importance que s’il s’agissait d’une diminution de la même valeur du BMI.
L’autre révolution doit aussi venir des parents eux mêmes. Car certes les cantines scolaires ont un rôle à jouer, mais on sait aussi que les enfants y choisissent leurs aliments en fonction de ce qui leur est familier ou pas. Pour les familles, apporter une nourriture équilibrée n’est pas qu’une question de tradition culinaire.
C’est aussi une question de coût, de disponibilité des aliments sains et de pression sociale sur les standards alimentaires. Aux médecins probablement de conseiller astucieusement les femmes enceintes et les jeunes mamans. Aux responsables politiques de santé defaire en sorte que les aliments « santé » soient peu chers et accessibles à tous !
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)