En 1999, une étude publiée dans les Ann Rheum Dis avait montré que les exercices aérobiques et de renforcement musculaire peuvent réduire la douleur et améliorer la mobilité des malades souffrant d’arthrose du genou. Il est par ailleurs classique de recommander de maigrir aux sujets obèses ou en surpoids souffrant de gonarthrose.
Cette dernière attitude, quoique logique, ne reposerait pourtant que sur de faibles arguments d’EBM -les études cliniques prouvant l’efficacité de la perte de poids sur ces symptômes sont pauvres. Une équipe anglaise a cherché à comparer les effets de ces deux approches cliniques en analysant chez les adultes en surpoids ou obèses à la fois les effets du contrôle alimentaire et/ou du renforcement musculaire sur les douleurs et la mobilité du genou. Elle nous livre ses résultats dans un récent article du Bmj (1).
Ainsi, menée pendant 2 ans, l’étude a inclu 389 hommes et femmes de 45 ans souffrant de leurs genoux et plus, ayant un index de masse corporelle supérieur ou égal à 28. Les sujets ont été randomisés en 4 groupes : intervention diététique (réduction de 600 kcal de la ration calorique quotidienne) avec exercices de renforcement musculaire quadricipital autoadministrés, intervention diététique seule, exercices musculaires seuls, et lecture d’un carnet de conseils pour le groupe de contrôle.
Les exercices de renforcement musculaires contre résistance par élastiques étaient réalisés quotidiennement par les patients à leur domicile pendant 30 minutes. Des séances d’enseignement ont été initialement programmés chez les patients des deux groupes avec acitvité physique pour leur enseignement la technique.
Au final, 74% des sujets initialement enrôlés ont poursuivi leur programme. Les résulats des différentes approches ont été mesurés selon la fréquence des épisodes douloureux, le recours aux antalgiques et l’activité physique ; en parallèle, deux questionnaire ont évalué la qualité de vie des sujets (SF-36) et l’anxiété/dépression.
Ainsi, un programme auto-adminsitré de renforcement musculaire du genou mené sur une période de deux ans réduit significativement la gonalgie et améliore les fonctionnalités de l’articulation chez les patients en surpoids et obèses. Une perte de poids modérée obtenue par régime alimentaire s’associe à une amélioration des scores de dépression mais reste apparemment sans résultat sur la douleur du genou et ses performances motrices.
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