D’un côté , il y a le patient qui arrive avec un motif de consultation exprimé d’emblée
qui n’est pas toujours le seul ou le principal. De l’autre, le médecin qui doit entendre l’ensemble de ces demandes et assurer dans le même temps les propositions de dépistages, d’information ou d’éducation thérapeutique lesquelles qui vont bien delà des motifs de consultation. Un récent bulletin de Bibliomed a cherché à analyser les conséquences de ces évolutions et propose quelques pistes d’amélioration (1).
• « L’agenda caché » du patient. Quand le problème présenté en premier par le patient est considéré comme le vrai motif de la consultation, la première partie de la consultation
est , selon les études, inférieure à 30 secondes. Or il apparaît que la demande exprimée d’emblée par le patient n’est ni la seule, ni souvent sa principale préoccupation, ce que certains auteurs appellent « l’agenda caché » du patient.
• Anticiper les « non dits » dans son temps de consultation. Les motifs de « non-dit » sont nombreux, d’ordre biomédical notamment pour des pathologies que l’on craint d’aborder (cancer, VIH…), souvent aussi d’ordre psychosocial ou existentiel. Les prendre en compte améliore l’efficience de l’acte médical, mais aussi favorise l’écoute et la prise en charge du patient, son observance. Laisser au patient un peu de temps pour exprimer toutes ses plaintes n’allonge que très légèrement le temps initial de la consultation et réduit significativement le nombre de demandes en toute fin de consultation. Poser simplement la question « quoi d’autre », une fois le premier motif exposé, permet de mieux comprendre le patient, d’éviter les « oublis » malencontreux et de prévoir avec le patient le principal sujet à aborder ce jour là. Autre possibilité : avant la fin prévue de l’entretien, demander au patient s’il souhaite parler d’autre chose et dans ce cas prévoir un nouveau rendez-vous si nécessaire. Le consensus de Toronto insistait sur des aspects très concrets de la consultation piur améliorer la qualité et la quantité des informations recueillies : éviter les interruptions prématurées, avoir une écoute active et empathique, utiliser des questions ouvertes sans limitation inappropriée, avec fréquents résumés (si je comprends bien…). A l’inverse les interruptions inappropriées, une réassurance trop précoce sont des facteurs négatifs5.
• Les nouveaux impératifs du médecin. Il est de plus en plus demandé au généraliste de réaliser au cours de toute consultation le dépistage des cancers, des facteurs de risque, d’informer son patient en vue d’un partage de la décision, d’assurer son éducation thérapeutique, particulièrement dans les maladies chroniques, d’accompagner les personnes âgées et les patients avec polypathologies… Un auteur suisse a ainsi proposé, dans le cadre des maladies chroniques, de répartir les réponses sur plusieurs consultations, en demandant au patient de noter sur un carnet les problèmes rencontrés et de les discuter au cours de consultations successives. Le médecin peut ainsi aborder par petites touches successives les problèmes du patient dans les divers domaines de sa vie quotidienne.
1- Société française de documentation et de recherche en médecine générale (SFDRMG). Consultation : que demande le patient, que lui proposer ? Bibliomed. Numéro 579 du 18 mars 2010. http ://www.unaformec.org/php/abo.htm
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)