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Parcours de soins, la plaie du pied diabétique

Publié le 27/03/2015
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Crédit photo : SPL/PHANIE

On estime que 15 à 25 % des diabétiques présenteront un ulcère du pied au cours de leur vie et 1 % d’entre eux seront amputés. En 2010, 15 458 diabétiques ont été hospitalisés pour plaies du pied et dans les 12 mois suivants, 44 % ont été réhospitalisés pour une nouvelle plaie ou une amputation et 20 % sont décédés (données CNAMTS). Selon une estimation de 2008, le coût total de la prise en charge de ces plaies était estimé à 325 millions d’euros, soit 10 000 euros par patient.

Pour toutes ces raisons, la HAS a publié en novembre 2014 un guide d’organisation des parcours de soins sur la prévention de la réhospitalisation chez ces patients (1). Si cette recommandation s’adresse en premier lieu au secteur hospitalier, les experts insistent sur la nécessité impérative de l’évaluation avec le médecin traitant des possibilités de retour à domicile.

› La décharge de la plaie étant l’acte majeur de la prise en charge, le moyen de décharge (orthèse, botte...) doit être prêt à la sortie d’hospitalisation. Le fauteuil roulant peut être utilisé quelques jours en cas d’œdème du membre inférieur ou de plaies de pied bilatérales, les conditions d’habitat, l’accessibilité et la fonctionnalité du logement sont vérifiées.

Il est essentiel de s’assurer de l’adhésion du patient à la décharge. Il doit avoir compris qu’il ne cicatrisera pas autrement. Cette éducation du patient doit être initiée pendant l’hospitalisation pour s’assurer de son adhésion. Si la décharge n’est pas respectée, la sortie du patient sera plutôt envisagée en SSR qu’à domicile.

› L’autonomie pour les actes de la vie quotidienne (toilette, habillage...) est vérifiée ainsi que ses fonctions cognitives.

› Les conditions d’alimentation du patient sont prises en compte. En l’absence d’entourage pour la confection des repas, des

aides sont envisagées (aide- ménagère, portage de repas, etc). Des compléments alimentaires seront prescrits à la sortie en fonction de l’âge et des critères de dénutrition (perte pondérale, IMC, albuminémie).

› Du point de vue médical, le médecin traitant se doit

– d’assurer la coordination des soins (IDE, kinésithérapeute, pédicure-podologue, pharmacien) ;

– de suivre la plaie et son évolution (au moins une fois par semaine ou à distance par un suivi iconographique du trouble trophique) ;

– d’optimiser et/ou met en place la D.I.A.M.S : Décharge?; Infection (gérer et si besoin, faire appel à un infectiologue)?; Artériopathie (connaissance du statut vasculaire)?; Métabolique (protocole d'adaptation et introduire si besoin des insulines supplémentaires)?; Soins locaux adaptés (protocole consensuel posé) ;

– de traiter la douleur?;

– de s’assurer de la compliance du patient?;

– de surveiller le pied sain.

› Tout événement péjoratif ou dysfonctionnement dans ce processus doit faire réévaluer le maintien à domicile.

Dr Linda Sitruk (fmc@legeneraliste.fr)

Source : Le Généraliste: 2715