Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 14 mars, consacré à la mortalité maternelle, s’est intéressé dans un de ses articles aux suicides en période périnatale, en insistant sur les stratégies de prévention à mettre en place.
Ainsi, entre 2013 et 2015, 35 décès par suicide ont été rapportés sur un total de 262 décès maternels en période périnatale, rapporte le dernier rapport de l’enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles en France. « Les suicides représentaient la première cause connue de décès maternel en période périnatale (13,4 % de l’ensemble des décès), soit 1,4 femme pour 100 000 naissances vivantes. La majorité des suicides (77 %) s’étaient produits après le 42e jour post-partum et en médiane vers le quatrième mois post-partum », indiquent les auteurs de l’article. À noter que 10 à 20 % des mères sont touchées par une dépression post-partum dans les quatre semaines suivant l’accouchement (1).
Parmi les principaux facteurs de risque : la précarité, l’isolement, des évènements de vie pénibles, des antécédents de troubles de la santé mentale et des complications pendant la grossesse ou l’accouchement. Parce que ces décès sont pour la grande majorité évitables, l’article du BEH insiste sur les mesures de prévention et en particulier sur l’importance des repérages de troubles psychiques durant la grossesse et la période postnatale. Il est rappelé que la Haute Autorité de santé avait publié en 2021 une recommandation de bonne pratique sur « le repérage, le diagnostic et la prise en charge des troubles psychiques périnatals ».
Aussi, l’article du BEH insiste sur l’importance d’évaluer la santé mentale et les facteurs de vulnérabilité psychologiques et sociaux chez la femme. En plus des différentes consultations de suivi de grossesse et du nourrisson, certains rendez-vous (avec un médecin ou une sage-femme) sont particulièrement propices pour ce repérage : vers le quatrième mois, lors de l’entretien prénatal précoce obligatoire depuis 2020, mais encore trop peu réalisé ; lors du séjour à la maternité ; et après le retour à domicile par l’entretien postnatal obligatoire depuis juillet 2022 et en principe effectué entre les quatrième et huitième semaines post-accouchement (pris en charge par l’Assurance maladie à 70 %).
Parmi les nouvelles dispositions mises en place en 2022, un deuxième entretien pourra être proposé entre les dixième et quatorzième semaines qui suivent l’accouchement, en cas de signes de dépression post-partum ou si la mère en exprime le besoin. L’article du BEH précise : « Au maximum peuvent être pris en charge : un entretien postnatal systématique suivi d’un deuxième entretien pour les femmes éligibles ; deux séances de suivi postnatal ». Ces séances de suivi postnatal peuvent se dérouler de manière individuelle (avec éventuellement le conjoint) ou en collectif (six femmes ou couples au maximum). Ces séances sont valorisées différemment si elles sont dispensées à une seule femme/couple ou à plusieurs femmes/couples simultanément.
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