Récemment détecté en Suisse, en Belgique, en Grèce et en Italie après son apparition en Inde, où la situation sanitaire est actuellement très dégradée, le variant d’intérêt VOI B.1.617 inquiète. Ainsi les autorités françaises viennent-elles de formuler de nouvelles mesures préventives. En effet, dans son DGS-Urgent d’hier, le ministère de la Santé préconise non seulement de renforcer les restrictions, contrôles, tests et quarantaines pour les voyageurs, mais aussi d’ « adapter le dépistage en vue de documenter la circulation [du variant indien] sur le territoire national ».
RT-PCR et accélération du séquençage pour tous les patients à risque
En pratique, en matière de dépistage, la DGS propose d’appliquer des mesures proches de celles élaborées lors de l’arrivée des variants anglais, sud-africain et brésilien sur le territoire.
De fait, il s’agit d’abord de repérer les patients à risque d’être infectés par le variant indien dès l’interrogatoire. Et ce en questionnant « systématiquement toutes les personnes venant se faire tester sur un potentiel séjour en Inde dans les 14 jours précédant la date des symptômes ou du prélèvement, ou sur un potentiel contact à risque avec une personne y ayant séjourné ».
En cas de réponse positive, la DGS recommande de réaliser un test RT-PCR – « y compris si [la personne concernée] se présente pour la réalisation d’un test antigénique », insiste-t-elle. Et en cas de résultat positif, le séquençage devra désormais être réalisé « de façon prioritaire et accélérée ». En parallèle, « un contact-tracing renforcé […] pour tous les cas confirmés de Covid-19 au retour de l’Inde ou ayant été en contact avec des personnes y ayant séjourné, sera réalisé sans attendre le résultat du séquençage », promet la DGS.
Une précaution face à une menace non avérée
Si le variant indien inquiète, il n'avait, en date du 21 avril, jamais été détecté en métropole lors des enquêtes Flash et n'avait été observé qu'aux Antilles avec deux cas importés.
Par ailleurs, le risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire « reste […] à confirmer », tempère la DGS.
Alors que le variant indien présente une mutation baptisée « E434Q » soupçonnée de permettre au virus d’échapper à l’immunité, « cela [n’est] pas encore formellement démontré à ce stade », rassure en effet Santé Publique France dans une analyse de risque publiée la semaine dernière. D’après l’agence, la présence de cette mutation en position 484 pourrait en effet ne pas suffire à produire un échappement immunitaire « significatif ».
De même, bien que ce nouveau clone présente également une mutation dite « L452R » cette fois associée non seulement à une potentielle capacité à échapper à l’immunité mais surtout à un risque d’augmentation de la transmissibilité du virus, les preuves manquent encore. Comme l’explique Santé Publique France, cette mutation est aussi présente notamment chez des clones californiens considérés seulement comme « légèrement plus transmissibles que les souches de référence ». En outre, ces mutants apparaîtraient « moins compétitifs » que le variant anglais, rapporte l’agence.
Au total, « les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’identifier un lien direct entre l’émergence et la diffusion en Inde du VOI B.1.617 […] et la situation épidémiologique très défavorable observée à l’heure actuelle dans ce pays », estime Santé publique France.Pour l’agence, cette « forte augmentation de la dynamique épidémique » pourrait être plutôt attribuable au variant anglais (majoritaire dans la plupart des régions), et à de grands rassemblements politiques ou religieux qui continuent d’avoir lieu dans le pays et contribuent « vraisemblablement » à faciliter la propagation du virus.
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