Alors que le sofosbuvir devrait être bientôt disponible, la HAS vient d’émettre de nouvelles recommandations sur « la prise en charge de l’hépatite C par les médicaments anti-viraux à action direct ». Mieux tolérés, plus efficaces, avec des données permettant d’espérer la guérison virologique de 90% des malades, ces nouveaux venus ont fait miroiter la possibilité d’éradiquer définitivement la maladie d’ici une dizaine d’années.
L’éradication en question
Les nouvelles recos de la HAS jouent les rabat-joies et viennent modérer ces espoirs, l’agence considérant pour le moment « que les conditions d’une stratégie d’éradication collective du VHC ne sont pas réunies ».
Pour la Haute Autorité, cet objectif devrait être considéré « seulement dans une stratégie globale de santé publique qui nécessiterait d’assurer le dépistage de tous les patients, un accès facilité au traitement pour tous les malades et l’absence de réinfection entre malades ». Ce qui est loin d’être le cas pour le moment et impose « d’envisager une modification des infrastructures de prise en charge des patients ». A cela s’ajoute le problème du prix. Avec un coût probable de 60000 à 80000 euros par traitement, le Collège de la HAS redoute « l’impact budgétaire majeur de ces produits et les risques de renoncement à la prise en charge par la solidarité nationale d’autres traitements que cela induirait ».
Priorité aux stades avancés de la maladie
La HAS privilégie donc à ce à ce jour « une stratégie de traitement des patients dans l’objectif d’une guérison virologique individuelle ». A ce titre, les recommandations s’inscrivent dans la droite ligne du récent rapport Dhumeaux en proposant de traiter en premier lieu, d’emblée avec ces nouveaux traitements, les malades ayant atteint les stades sévères de la maladie (F3 et F4), ainsi que ceux présentant une coinfection VIH un lymphomes B ou une cryoglobulinémies) associés.
Dans les formes asymptomatiques, aux stades de fibrose F0 et F1, le Collège de la HAS estime en revanche qu’il n’y a pas d’intérêt individuel à initier immédiatement un traitement. « L’avantage d’utiliser les antiviraux à ces stades serait collectif, dans l’objectif de limiter la propagation du virus ». Or pour le moment l’option n’a pas été retenue …
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