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La HAS insiste sur l'importance du repérage du syndrome post-réanimation

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Publié le 16/06/2023
Une recommandation de bonne pratique publiée par la HAS sur le syndrome post-réanimation (ou PICS) fait le point sur son diagnostic et sa prise en charge. L'autorité de santé s'attarde sur l'entourage et les proches du patient qui peuvent être victimes d'un PICS-Family.

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Après une hospitalisation en réanimation, le patient peut souffrir de certains symptômes qui correspondent à un syndrome post-réanimation ou PICS (post-intensive care syndrome). La Haute autorité de santé (HAS) vient de publier une recommandation de bonne pratique sur ce syndrome insistant sur l’importance de savoir le repérer rapidement. L'affection est loin d’être rare, car elle touche plus de la moitié des patients trois mois après un séjour en réanimation d'après l'instance sanitaire qui présise que « le PICS désigne un ensemble de symptômes divers apparaissant dans les 12 mois après l’hospitalisation en réanimation, voire au-delà ». 

Les patients à risque

Dans ses guidelines, la haute autorité attire l'attention sur les facteurs de risque. Avant même le séjour en réanimation, certains patients sont en effet plus vulnérables face à ce type de complication : les personnes de plus de 75 ans, celles avec une fragilité clinique, ou ayant des troubles cognitifs, ou des antécédents psychologiques/psychiatriques. Certains points propres à la réanimation favorisent la survenue d’un PICS. Par exemple si le motif de réanimation est un choc septique ou un syndrome de détresse respiratoire aiguë. Par ailleurs, une durée de ventilation mécanique et/ou de traitement par catécholamines supérieure ou égale à 3 jours, la survenue d’un delirium, l'utilisation de certains médicaments (curares, benzodiazépines) favoriseront la survenue d’un PICS. Enfin à la sortie de réanimation, d’autres facteurs entrent en ligne de compte : dénutrition, souvenirs d’épisodes délirants, expérience négative du séjour en réanimation de la part du patient… La HAS précise qu’a l’heure actuelle il n’existe aucun outil fiable de prédiction de la survenue d’un PICS à l’échelle individuelle.

Chez les patients identifiés comme à risque de développer un PICS, les soignants devront être très vigilants dans les suites de la prise en charge du patient, afin d'identifier le plus le plus tôt possible les symptômes devant alerter.Ce repérage devra intervenir : « avant la sortie de réanimation (pour les symptômes les plus précoces) ; au moment de périodes clés de transition dans le parcours du patient : sortie de réanimation vers l’hospitalisation conventionnelle ou un SMR, puis avant le retour à domicile ; dans les 3 mois à 6 mois qui suivent le retour à domicile », précise la HAS.

Signes d'alerte

L'apparition ou l'aggravation de certains symptômes doivent faire penser à un PICS : des troubles cognitifs comme des problèmes de mémoire, d’attention, de compréhension. Mais aussi certaines manifestations physiques « en rapport avec des atteintes musculaires, neurologiques, ostéoarticulaires, cutanées, ORL, respiratoires, cardiovasculaires, rénales et des atteintes d’ordre général (dénutrition, dyspnée, asthénie, douleur). Des symptômes psychologiques/psychiatriques (troubles anxieux, dépressifs, de stress post-traumatique) » doivent aussi alerter, prévient la HAS.

En cas de signe suspect un examen clinique est nécessaire en s’aidant d’échelles pour le dépistage du PICS. Elles sont nombreuses et sont détaillées par la HAS : Test de levers d’une chaise d’une minute, score mMRC (dyspnée), PHQ-8 (symptômes dépressifs), etc.

Quand l'entourage et les proches sont concernés

À noter encore que la HAS indique que l’entourage du patient qui sort de réanimation doit être aussi surveillé. En effet le diagnostic de PICS-Family doit être évoqué en cas de troubles de la santé mentale (troubles anxieux, dépressifs ou de stress post-traumatique...) chez les proches et les aidants. Ces symptômes peuvent apparaître ou s’aggraver pendant la période d’hospitalisation, ou durant les douze mois plus tard.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr