C’en est fini de l’autorisation d’accès précoce du Paxlovid, antiviral anti-SARS-CoV-2 actif par voie orale. Selon un message DGS-Urgent diffusé ce 5 mai, la mise à disposition de cette association de nirmatrelvir et de ritonavir, indiquée en traitement précoce du Covid-19 chez les adultes récemment infectés ne nécessitant pas de supplémentation en oxygène mais présentant un risque accru d’évolution vers une forme sévère, entre « dans le cadre du droit commun de son autorisation de mise sur le marché (AMM) ».
Un remboursement classique proposé par la HAS
Le 25 avril, la Haute autorité de santé (HAS) s’était déjà prononcée en faveur du remboursement du médicament dans trois populations vulnérables – les patients de 65 ans ou plus présentant une ou des comorbidités, les patients sévèrement immunodéprimés, ou les sujets présentant une pathologie à très haut risque. Et ce, au regard de son « intérêt de santé publique » – lui valant un service médical rendu (SMR) important et une amélioration du service médical rendu (ASMR) de niveau 3. « L’inscription au remboursement de ce traitement devrait faciliter la prescription du Paxlovid en médecine de ville et donc son accès pour les patients », plaidait alors l’autorité sanitaire.
Et de fait, les règles de prescriptions se simplifient. « L’échéance de l’autorisation d’accès précoce met fin au recours à la plateforme dédiée pour les étapes de prescription, de commande ou de dispensation le vendredi 6 mai 2022 à 19 heures », indique notamment la Direction générale de la Santé (DGS). Ainsi, l’ordonnance peut désormais être réalisée sur un support classique, sans avoir à passer par des étapes de demande d’accès précoce et d’identification de la prescription (création d’un code-barres et d’un numéro spécifiques).
Des mentions à préciser sur la prescription
Quelques mentions sont toutefois à faire figurer sur l’ordonnance. D’abord, le traitement devant être administré dès que possible après le diagnostic de Covid-19 et dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes, le médecin doit préciser « directement sur la prescription, le délai maximal pour initier le traitement, calculé à partir de la date des premiers symptômes ou du diagnostic ».
Par ailleurs, si la prescription reste globalement soumise à la production d’un test Covid (antigénique ou PCR positif), pour gagner du temps, il est possible de rédiger la prescription avant l’arrivée des résultats. « Dans les cas où le patient est éligible au traitement, dans l’attente de la réalisation d’un test, le prescripteur conditionne la délivrance à la réalisation et au résultat d’un test à caractère médical tel que prévu à l’article L. 5121- 12-1-1 du code de la santé publique. La mention à faire figurer sur l’ordonnance, rattachée à la dénomination commune du médicament, est la suivante : "si test antigénique ou PCR positif sous cinq jours calendaires" », détaille la DGS.
Un délai incompressible avant la dispensation du médicament
À noter par ailleurs, que le circuit d’approvisionnement des officines est également facilité – les pharmaciens pouvant désormais se fournir auprès de leur grossiste-répartiteur selon les modalités habituelles. Cependant, un délai incompressible entre la présentation par le patient de son ordonnance et la dispensation du médicament semble perdurer. De fait, « aucun stock ne doit être constitué à l’officine pour garantir la disponibilité du Paxlovid ». Conséquence : il est nécessaire pour les pharmaciens d’attendre qu’un patient se présente avec une ordonnance pour commander le médicament. « La livraison sera effectuée (seulement) lors de la tournée suivant la commande. »
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