Un quart des Français ont déjà été confrontés à une pénurie de vaccins ou de médicaments, y compris en chimiothérapie. Et selon un sondage rendu public ce jeudi par France Assos Santé, le phénomène « récurrent et massif » touche encore plus ceux atteints de maladies chroniques.
Dans plus d'un tiers des cas (36 %), ces ruptures d'approvisionnement concernent des vaccins. Selon le président de France Assos Santé, Alain Michel Ceretti, ces pénuries constituent, au-delà du risque évident pour la santé individuelle des personnes, « une menace potentielle pour la santé publique ».
Parmi les Français interrogés durant l'enquête réalisée fin 2018 par l'institut BVA, 56 % d'entre eux attribuent la raison de la pénurie aux industriels du médicament, qui privilégieraient la production de certains médicaments ou vaccins au détriment d’autres. Les pouvoirs publics et les grossistes répartiteurs sont aussi mis en cause.
L'impact est « délétère »
25 % des personnes sondées disent s'être déjà vu refuser la délivrance d'un médicament ou d'un vaccin pour cause de pénurie. Ce taux monte à 31 % pour les personnes atteintes d'une ALD. L'impact est « délétère » sur le suivi du traitement, la qualité de vie des personnes et la santé publique, note France Assos Santé dans un communiqué.
45 % des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d'y renoncer ou de l'arrêter complètement, affirme-t-elle sur la base de ce sondage. 21 % (41 % pour les personnes en ALD) jugent anxiogène cette situation et les conséquences peuvent être graves : augmentation des symptômes dans 14 % des cas, erreurs dans la prise de médicaments de substitution et plus inquiétant encore, hospitalisation nécessaire pour une personne sur vingt.
Jugeant les industriels « très largement responsables de ces pénuries », France Assos Santé réclame « une régulation plus efficace de la part des autorités sanitaires nationales et européennes » ainsi qu'une « information claire et transparente sur les causes de ces ruptures, les plans de gestion des pénuries (PGP) mis en place, ainsi que sur les sanctions imposées en cas de manquement aux obligations de notification et de mise en œuvre de ces plans ».
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