Le Haut Conseil de la santé publique vient d’actualiser ses recommandations relatives à la transmission du virus Zika par voie sexuelle. Par rapport à l'avis du 8 février 2016, l'objectif central reste le même : prévenir l'émergence de microcéphalies après une infection de la mère durant la gestation. Par contre, l'instance d'expertise va plus loin et préconise de vérifier que l'homme ne risque pas de transmettre le virus par le sperme. Pour les partenaires des femmes qui désirent un enfant, un examen sérologique est conseillé après une situation de contact possible avec le virus. Si le test s'avère positif, il faudra effectuer une recherche du virus dans le sperme. Ce n'est que si cette recherche est négative à deux reprises qu'une grossesse pourra être envisagée.
Le Haut Conseil a revu sa copie car de nouveaux éléments ont été mis à jour sur la propagation du virus. Notamment "le transfert du virus par voie sexuelle de l’homme à la femme n’est pas un phénomène anecdotique" soulignent les experts. Plusieurs observations cliniques ont démontré une transmission lors de rapports au sein de couples. Cette voie de propagation aurait engendré une hausse de l’incidence du virus Zika chez les femmes au Brésil et en Colombie. La présence de virus infectieux a été mise en évidence dans du sperme d’hommes infectés au moins un mois après le début des symptômes avec des concentrations supérieures à celles constatées dans d’autres liquides biologiques. Ce qui signifie que le virus pourrait être transmissible plusieurs semaines après l’infection. Dans un cas, du génome viral a été identifié jusqu’à 3 mois après le retour d’une zone de circulation active du virus.
Au vu de ces découvertes, les hommes présents dans une zone en fin de circulation active ou qui y ont séjourné devront s'assurer par des tests sérologiques qu'ils ne risquent pas de contaminer leurs conjointes si elles ont un désir de grossesse ou enceinte, sachant "qu'aucun test biologique n'est fiable à 100 %". D'autre part, les femmes qui sont en âge de procréer, même après la fin de la circulation active du virus Zika, doivent "s’assurer que leur partenaire ne présente pas de risque de les infecter", Dans l’attente de résultats des tests, celles-ci devront prendre des précautions comme utiliser une méthode contraceptive ou évité tout rapport sexuel non protégé avec un homme potentiellement infecté. Dans le cas des femmes enceintes habitant une zone d’épidémie, elles doivent de toute manière éviter tout rapport non protégé. Les autres recommandations comme celle de consulter un médecin en cas de symptômes sont toujours de mises.
Des données manquent encore sur la transmission de la femme à l’homme ou sur la persistance du virus dans l’appareil génital féminin, ce qui pourrait infecter le fœtus. Par ailleurs, une personne qui a été infectée une première fois semble ne pas pouvoir contracter le virus une seconde fois lors de la même épidémie. Il est donc possible qu’une infection antérieure à la grossesse chez la mère, induise une immunité qui protège l’embryon lors de la conception et le fœtus durant le développement. Les recherches se poursuivent dans le but de mieux comprendre les différentes voies de transmission. L’HCSP souligne que ces préconisations peuvent encore évoluer car les connaissances de propagation du virus demeurent partielles.
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