Un rapport de l’Unicef sur l’impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte vient d’être rendu public. Il montre qu’en France, 81 % des agressés déclarent avoir subi les premières violences avant l’âge de 18 ans, 51 % avant l’âge de 11 ans, et 21 % avant l’âge de 6 ans. Dans plus de la moitié des cas, leur agresseur était un membre de la famille. La HAS a donc élaboré des guidelines pour aider le praticien au repérage, et à la conduite à tenir devant une maltraitance chez l’enfant.
› Ce type de maltraitance existe dans toutes les classes sociales. Il faut donc y penser même devant des signes non spécifiques. Le professionnel n’a pas à être certain de la maltraitance ni à en apporter la preuve pour alerter l’autorité compétente. Il doit fonder sa suspicion sur un faisceau d’arguments. Et il est essentiel qu’il ne reste pas seul.
› En cas de suspicion, un examen complet de l’enfant dévêtu est réalisé : mesure des paramètres de croissance, évaluation du développement psychomoteur et des capacités de l’enfant, examen cutané (recherche de traces de violence sur l’ensemble du corps), examen des muqueuses, palpation généralisée (recherche de signes de fractures ou d’hémorragies internes par atteintes viscérales (défense abdominale, douleur, masse, ...), observation de l’enfant et de son entourage durant l’examen clinique.
› Un entretien avec l’entourage de l’enfant doit être effectué. L’objectif est de recueillir des informations concernant les antécédents médicaux personnels et familiaux, les événements de vie qui ont pu affecter l’enfant, le comportement habituel de l’enfant, l’environnement familial, et la relation parent-enfant.
Il faut aussi avoir un entretien seul avec l’enfant dès que son âge le permet. L’entretien commencera par des questions d’ordre général (relatives à l’école, à ses conditions de vie à la maison, ses loisirs, ses relations avec sa famille, ses copains). Il est recommandé de privilégier les questions ouvertes. L’objectif est de préciser l’origine des lésions observées tout en recherchant d’éventuelles discordances entre ces lésions et les explications données.
› Un examen radiologique pourra être nécessaire, certaines caractéristiques des fractures étant évocatrices de maltraitance.
› Devant une suspicion de maltraitance, il faut en premier lieu protéger l’enfant. La HAS propose trois niveaux d’intervention selon l’urgence de la situation. Parfois par une hospitalisation immédiate si sa mise à l’abri est nécessaire, si c’est un nourrisson ou s’il existe un risque médical important. Éventuellement, rédiger un certificat médical initial qui permet une réparation. En cas d’urgence vitale, il faut appeler le Samu centre 15 pour le transfert de l’enfant à l’hôpital qui doit faire le signalement. En cas de danger important (forte suspicion avec auteur présumé des maltraitances au domicile de l’enfant), il faut organiser l’hospitalisation et le signalement au procureur de la République. En dehors de l’urgence, le travail doit se faire en réseau avec le médecin scolaire et de PMI. Une « information préoccupante » doit être transmise à la Cellule départementale de recueil de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes (Crip).
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