J'EXPLIQUE
Les symptômes de la rhinite allergique sont liés à une inflammation des muqueuses des fosses nasales du fait d'une sensibilisation anormale et d’une réaction excessive du système immunitaire envers un allergène.
Le développement d’une RA comporte deux étapes. La première asymptomatique, est celle de la sensibilisation au cours de laquelle l’allergène est présenté aux lymphocytes par les cellules de la muqueuse nasale et qui aboutit à une réponse immunitaire caractérisée par la production d’IgE spécifiques de l’allergène. La seconde, cliniquement bruyante, se caractérise par l’apparition des symptômes lors du second contact de l’allergène avec la muqueuse nasale. Les mastocytes sensibilisés libèrent de l’histamine lorsque l’allergène interagit avec les IgE spécifiques présents à leur surface
Classiquement, les allergènes sont les pollens des plantes au printemps ou à l'été : c’est la rhinite saisonnière. Mais les moisissures, les substances sur les poils ou la peau d’animaux, les particules dans le milieu professionnel (ciment, farine...) sont responsables de rhinites perannuelles.
Les symptômes de la RA sont majoritairement ORL (rhinorrhée claire, éternuements, obstruction nasale et prurit nasal) mais peuvent dépasser la sphère nasale (conjonctivite, rhinosinusite, asthme) et altérer la qualité de vie chez 9 patients sur 10 (troubles du sommeil chez un patient sur deux, fatigue, anxiété, etc.).
La RA peut aussi être la cause de complications comme des et infections ORL (otite, angine, sinusite). Elle est associée à un asthme dans 21 % des cas, une otite ou sinusite chronique, une polypose nasosinusienne (18 %). Le risque de développer un asthme en présence d'une rhinite allergique est 3 à 10 fois supérieur qu'au sein d'une population normale.
JE PRESCRIS
Dès les premiers symptômes, il faut d'abord réduire l'exposition aux allergènes (calfeutrage des vitres, évitement de la proximité de certains arbres en fleurs, port de lunettes de soleil voire de masque...)
Une enquête allergologique n’est pas nécessaire quand les signes de rhinoconjonctivite sont caractéristiques et surviennent à dans des circonstances particulières d’exposition allergénique (« unité de temps et de lieu »). Elle devient nécessaire quand les symptômes sont mal soulagés, durables, en cas d’apparition d’asthme. Ou si le sujet souhaite connaître l’allergène ou les allergènes en cause.
Il existe trois types principaux de traitement de la RA : les traitements par voie orale, les traitements locaux, et l'immunothérapie au long cours.
Les antihistaminiques non sédatifs par voie orale sont actifs sur tous les symptômes de la RA (écoulement, éternuements, conjonctivite...) mais à un moindre degré sur l’obstruction nasale. Ils sont efficaces sur les symptômes associés.
Les corticoïdes par pulvérisations nasales ont une efficacité indéniable et supérieure aux anti-H1 sur les signes nasaux. Ils sont prescrits en première intention en cas de RA sévère et en seconde intention en cas d’échec des anti-H1.
Un traitement de fond du terrain allergique peut être prescrit sous la forme d'une désensibilisation avec une immunothérapie par voie sublinguale.
En présence de complications ou de comorbidités infectieuses ORL ou en présence d'asthme, il est nécessaire de traiter ces complications et ces comorbidités en même temps que la rhinite allergique.
J'ALERTE
La persistance des symptômes de la rhinite allergique malgré la réduction de l'exposition aux allergènes et la prise de traitements doit faire reconsulter pour évaluer d'éventuelles complications (sinusite allergique, asthme...).
Un écoulement unilatéral doit faire rechercher une autre cause à l'obstruction nasale (tumeur, polypes, déviation nasale...)
Les corticoïdes par voie intramusculaire sont à proscrire et ils sont à éviter par voie orale.
Si des signes respiratoires sont associés comme de la toux ou des sifflements respiratoires, envisager l'association d'un asthme à traiter avec la rhinite allergique.
JE RENVOIE SUR LE WEB
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)