Une enquête, IDiL, réalisée en 2010 par la Société Française de Médecine Générale (SFMG) conjointement avec l’association de patients France Lymphome Espoir, montre que le lymphome pose encore problème aux médecins généralistes. Deux tiers à trois quarts d’entre eux signalaient des difficultés pour en établir le diagnostic, ce qui pouvait entrainer des retards et des parcours complexes pour les patients. Une démarche simple devrait pourtant permettre, dans nombre de cas, d’aboutir au diagnostic (4, 5).
› Il est vrai que la symptomatologie des LNH est polymorphe, qu’il n’y a pas de caractéristiques particulière de découverte, cependant la manifestation clinique la plus classique est celle d’une adénopathie, souvent une adénopathie cervicale, qui persiste ou, alors, de polyadénopathies superficielles ou profondes. Quand les adénopathies sont profondes (médiastinales ou abdominales) les symptômes sont aspécifiques (toux, douleur, syndrome compressif, troubles du transit…).
› En pratique, il faut penser à un lymphome devant :
– une ou des adénopathies superficielles persistantes, non douloureuses et non inflammatoires quel que soit la localisation ;
– la découverte d’adénopathies profondes de découverte fortuite ;
– des signes généraux : amaigrissement, sueurs nocturnes profuses, prurit ;
– une hépato- ou une splénomégalie en dehors d’un contexte connu ;
– un syndrome inflammatoire biologique inexpliqué (1).
› L’examen va alors s’attacher à rechercher :
– une ou d’autres adénopathies palpables en vérifiant toutes les aires ganglionnaires, en appréciant la consistance, le caractère ou non douloureux, la mobilité, la vitesse d’installation et de progression,
– une hépato-splénomégalie ;
– des signes généraux : fièvre, sueurs nocturnes, asthénie ;
– l’interrogatoire permet d’enquêter sur des activités professionnelles à risque, des antécédents familiaux d’hémopathie, une infection virale (voir encadré E1).
› Le contexte clinique, l’examen clinique et quelques examens biologiques doivent rapidement permettre d’éliminer une cause infectieuse (virale le plus souvent en cas de polyadénopathie, bactérienne en cas d’adénopathie unique, plus rarement parasitaire), tumorale non hématologique (adénopathie cervicale chez un patient alcoolo-tabagique par exemple), inflammatoires ou auto-immunes (maladie de système, sarcoïdose)
› Le premier bilan est simple : NFS, VS, CRP, EPP, radio pulmonaire, IDR, sérologies MNI, VIH, toxoplasmose. La cytoponction n’a pas d’intérêt, l’exérèse ganglionnaire n’est pas justifiée.
› L’absence de contexte infectieux et inflammatoire et le caractère non douloureux orientent vers une hémopathie maligne principalement d’origine lymphoïde : lymphomes, LLC, plus rarement Waldenström. Dans ces deux derniers cas l’hémogramme ou l’EPP sont perturbés, ce qui n’est pas ou peu le cas dans les lymphomes.
› Quand ce bilan rapide est négatif, devant une ou plusieurs adénopathies dont l’étiologie n’est pas évidente, il faut évoquer un lymphome. La confirmation diagnostique sera apportée par la réalisation d’une biopsie à faire en milieu hématologique.
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)