Parce que la part des 60 ans ou plus dans la population française devrait augmenter de 21,7 % à 31 % en 2035 et que le risque infectieux - et plus encore le risque d’infections graves - augmente avec l’âge, le HCSP vient de publier un rapport entièrement dédié à la vaccination des personnes âgées.
> Dans un premier temps, le HCSP revient sur le phénomène d’immunosénescence. Conséquence sur la réponse vaccinale : « la mémoire immunitaire, quoique réduite par rapport à celle de l’adulte jeune, persiste chez la personne âgée, ce qui explique l’efficacité des rappels vaccinaux » De plus, « les réponses à une primo-vaccination sont altérées de façon beaucoup plus importante que les réponses aux rappels chez la personne âgée ».
> Concernant les vaccinations de routine, le Haut Conseil insiste sur la nécessité de la stratégie de primo-vaccination anti-pneumococcique (première cause d’infection grave chez le senior). PCV13 suivie d’un PPV23 chez toutes les personnes à risque très élevé d’infections invasives quel que soit leur âge (immunodépression, syndrome néphrotique, brèche ostéo-méningée, implant cochléaire ou candidat à l’implantation). Une expertise du HCSP est en cours pour statuer sur l’intérêt de vacciner l’ensemble des personnes âgées y compris à risque faible ou modéré. Des questions demeurent concernant l’âge optimal de la vaccination anti-pneumocccique et celui au-delà duquel le vaccin ne serait plus efficace, la nécessité de rappels ou l’impact des modifications sérotypiques
> En parallèle, le maintien des rappels DTPolioCoq tous les 10 ans doit rester une priorité. Les titres d’Ac antitétaniques baissent au cours du temps avec une demi-vie estimée à 11 ans. Et l’incidence de la coqueluche chez la personne âgée est croissante et la mortalité substantielle sur ce terrain. Malgré une immunogénicité réduite du vaccin grippal chez la personne âgée et des études cliniques aux méthodologies très hétérogènes, les résultats indiquent une efficacité significative de la vaccination anti-grippale vis-à-vis de la prévention des décès liés à la grippe et du risque d’hospitalisation pour pneumonie.
> Enfin, introduite dans le calendrier 2016, la vaccination contre le zona a été développée spécifiquement pour les personnes âgées de plus de 50 ans. Le vaccin vivant atténué réduit l'incidence du zona de 64 % chez les personnes âgées de 60 à 69 ans et de 38 % chez celles âgées de 70 ans et plus. De même, la sévérité des douleurs post-zostériennes est atténuée dans 61 % des cas.
> Les seniors pouvant être aussi des voyageurs lointains, le HCSP rappelle que le vaccin contre l’hépatite A induit une séroprotection élevée. Le risque de maladie viscérotrope secondaire à la vaccination contre la fièvre jaune augmentant avec l’âge, toute injection nécessite une évaluation attentive des risques et avantages de la primovaccination après 70 ans. La réponse immunitaire contre le vaccin de l’encéphalite japonaise est diminuée chez la personne âgée et il n’existe pas de données spécifiques concernant la protection clinique le vaccin rage dans cette population. Mais les vaccins restent indiqués.
1- Vaccination des personnes âgées : recommandations. 12 mai 2016. http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=559
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