Sollicité par le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports dans le cadre du plan national « Bien vieillir », l’Inserm vient de publier une expertise collective sur l’activité physique et la prévention des chutes chez le sujet âgé (1). En effet, les chutes reflètent fidèlement la dégradation de l’état de santé et participent grandement à la perte d’autonomie des seniors. La HAS les considère comme un marqueur de fragilité associé à un risque majoré de mortalité et d’événements péjoratifs (hospitalisations, entrée en institution). Après 65 ans, 15 à 20 % des personnes vivant à domicile seraient fragiles.
› La clé de voûte de la prévention repose sur l’entraînement de l’équilibre. Les programmes les plus efficaces sont ceux centrés sur le travail de l’équilibre : réduction de la « base d’appui » (en se tenant debout les pieds joints ou avec un pied devant l’autre ou sur un seul pied), mouvements contrôlés du déplacement du centre de gravité (tendre les bras vers l’avant en position debout, en transférant le poids de son corps d’une jambe sur l’autre), diminuer le soutien apporté par les membres supérieurs (s’appuyer sur une table à l’aide d’un seul doigt). Globalement, ces exercices entraînent une réduction significative du risque de chute de l’ordre de 25 %.
D’autres interventions – comprenant spécifiquement des exercices d’équilibre dynamique (passage d’obstacles, exercices « assis-debout », de double tâche, de marche avec variations de vitesse et de direction) et du renforcement musculaire des membres inférieurs – améliorent la vitesse de marche et constituent aussi un objectif important des programmes de prévention des chutes.
› Pour les personnes âgées vivant à domicile, fragiles et/ou à haut risque de chute, l’approche multifactorielle semble la plus adaptée, associant à des entraînements de stimulation de l’équilibre et de la marche, des exercices de renforcement musculaire. La revue Cochrane (2012) a examiné l’effet de différents programmes d’exercice sur le taux de chutes et sur le risque de chuter. Les résultats montrent que pratiqués en groupes, ce type de programmes diminue le taux de chutes de 29 % et le risque de chuter de15 %.
› Outre les modifications de la physiologie de l’équilibre liées à l’âge, de nombreux facteurs médicaux (déficits sensoriels, déclin cognitif…), psychologiques (dépression, peur de chuter, manque de confiance…), comportementaux (sédentarité) et environnementaux participent au risque de chute. Chez les seniors, ce dernier est majoré (de l’ordre de 1,7 à 2 fois) par la prise de médicaments psychotropes. Les caractéristiques sociales du chuteur sous-tendent également les circonstances de la chute et souvent ses conséquences : un faible revenu, un logement inapproprié, un réseau social pauvre ou une difficulté d’accès aux services sociaux augmentent le risque de chute.
› Afin de mettre en place au plus tôt les actions de prévention adaptée, le groupe d’experts recommande une évaluation au moins annuelle du risque de chute pour toute personne âgée, « une tâche qui incombe en premier lieu au médecin généraliste ».
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