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SYNDROME DU CANAL CARPIEN : LE BON PARCOURS

Publié le 05/10/2018
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Poignet

Poignet
Crédit photo : GARO/PHANIE

Une synthèse de la HAS sur la pertinence du parcours patient souffrant d’un syndrome du canal carpien (SCC) a mis en exergue une hétérogénéité territoriale des pratiques avec notamment une disparité du taux d’intervention de libération du nerf médian entre 1,1/1 000 et 6,6/1 000 ; seuls un quart des patients opérés ont bénéficié d’infiltration ou d’orthèse au préalable. De ce fait, et selon les préconisations de la HAS, l’Assurance maladie a établi un référentiel du parcours de soins structuré en quatre étapes.

► Détecter et prévenir. Il convient d’identifier une étiologie et la traiter. Il s’agit aussi de repérer des gestes et postures répétés du quotidien responsables des symptômes. À cette étape, une exposition professionnelle (travail en force, postures maintenues et répétées…) doit être identifiée pour programmer un aménagement du poste de travail. Il conviendra alors d’inciter le patient à contacter la médecine du travail. Il revient au médecin traitant de rédiger un certificat médical initial descriptif pour permettre au patient d’établir éventuellement une déclaration de maladie professionnelle. En effet, le SCC est le trouble musculo-squelettique le plus fréquent dans les statistiques des maladies professionnelles indemnisables.

En cas de grossesse, les symptômes sont, dans la majorité des cas, transitoires avant leur résolution spontanée.

► Diagnostiquer. Dans les formes typiques, la clinique suffit au diagnostic. La forme clinique sévère est avérée en cas de trouble objectif de la sensibilité et/ou de déficit moteur et/ou amyotrophie des muscles thénariens externes (amyotrophie du court abducteur du pouce, non-réalisation de l’opposition pouce/auriculaire).

L’électromyogramme est utile pour éliminer un diagnostic différentiel, ou pour des raisons médico-légales. Il précise le niveau de lésion du nerf. Il est recommandé préalablement au traitement chirurgical.

► Traiter. L’aménagement des activités quotidiennes et professionnelles est un préalable nécessaire dans le but d’éviter les gestes et les postures qui favorisent le SCC.

• En l’absence de signe de gravité, le traitement de première intention est conservateur, avec une immobilisation par attelle nocturne durant 3 mois au maximum, et des infiltrations intracanalaires de corticoïdes (2 injections espacées de 3 à 6 mois).

• En présence de signes de gravité ou en cas d’échec des traitements conservateurs, une chirurgie – en ambulatoire – de décompression du nerf médian s'impose (ouverture du ligament annulaire antérieur, voie endoscopique ou à ciel ouvert).

► Assurer le suivi. En phase postopératoire, il n’y a pas lieu de procéder – sauf cas exceptionnel – à des séances de rééducation fonctionnelle. Dans cette éventualité, une demande d’accord préalable sera nécessaire dès la prescription de la première séance. La durée de l’arrêt de travail varie selon la voie d’abord chirurgicale et l’intensité du travail physique. À titre indicatif, elle varie de 7 jours (voie endoscopique) à 14 jours (ciel ouvert) en cas de travail sédentaire ; et de 28 à 45 jours en cas de forte sollicitation de la main avec port de charge supérieure à 25 kg.

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr