Chaque année, environ un fumeur sur quatre tente d’arrêter la cigarette. Si la plupart, malheureusement, échouent, certains y parviennent. Quels sont les moyens les plus utilisés ? Qui sont les personnes qui réussissent le mieux ? C’est à ces questions que répond l’analyse des données issues du baromètre de Santé publique France 2017, dont les résultats viennent d’être publiés dans un article du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH, 5 janvier 2021). La population étudiée (1 422 personnes) est représentée par des fumeurs âgés de 18 à 75 ans, ayant fait une tentative d’arrêt de la cigarette d’au moins sept jours dans les deux dernières années.
➔ Les aides employées
La grande majorité de ces personnes (69,1 %) déclaraient n’avoir utilisé aucune aide dans leur tentative d’arrêt. Parmi les moyens utilisés, la cigarette électronique arrivait en première position, le BEH indiquant que « lors de leur dernière tentative d’arrêt au cours des deux années précédant l’enquête, 14,8 % des fumeurs ou ex-fumeurs déclaraient avoir utilisé une cigarette électronique sans traitement nicotinique de substitution (TNS), 11,7 % des TNS sans cigarette électronique, 2,8 % une cigarette électronique associée à des TNS et 1,6 % un médicament (autre que TNS) prescrit par un médecin ».
Les utilisateurs de cigarette électronique sans TNS étaient surtout les 25-49 ans. Au-dessus de cet âge, l’usage des substituts nicotiniques était plus courant. Depuis cette enquête, effectuée en 2015-2016, l’emploi de ces aides, mais surtout de la e-cigarette, aurait progressé, analyse le BEH.
➔ Les résultats sur le sevrage tabagique
Par ailleurs, cette enquête montre que l’abstinence tabagique depuis au moins six mois était associée à une obésité, à un mode d’arrêt radical et au fait de n’avoir jamais essayé d’arrêter de fumer précédemment. Chez les femmes, un autre facteur intervient : un revenu élevé. Et côté masculin, l’abstinence tabagique était associée à un âge plus avancé. D’autres études ont révélé que l’arrêt radical plutôt que la manière progressive serait plus efficace et que le taux d’ex-fumeurs est plus élevé chez les fumeurs n’ayant fait aucune tentative d’arrêt précédemment. « Les chances de succès diminueraient à mesure que le nombre de tentatives d’arrêt augmente, puisque les individus pour lesquels l’arrêt du tabac est plus facile ont besoin de moins de tentatives d’arrêt avant de parvenir à arrêter de fumer », précise le BEH.
Au sujet des différentes aides étudiées, l’abstinence tabagique était associée à l’utilisation de la e-cigarette, combinée ou non à des TNS, parmi les hommes ayant déjà fait au moins une tentative d’arrêt auparavant. Cela n'a pas été retrouvé chez les hommes n’ayant fait aucune tentative précédemment, ni parmi les femmes. L’utilisation de TNS sans e-cigarette n’apparaissait pas associée à l’arrêt du tabac au-delà de six mois.
Les auteurs de l'article précisent que les associations identifiées dans cette enquête ne doivent pas être analysées comme des liens de cause à effet des aides utilisées sur le résultat de la tentative d’arrêt. Les résultats présentés contribuent « à la caractérisation des profils et au suivi des utilisateurs de différentes aides à l’arrêt du tabac, en conditions réelles ».
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