Selon les conclusions du dernier article du BEH sur les caractéristiques des patients souffrant d’hépatite B chronique, les délais d’orientation des patients vers des services experts en hépatologie sont trop longs (plus de 2 ans) et le repérage des patients à risque d’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) très insuffisant, moins de 15% des patients nés en zone d’endémicité modérée ou forte étant dépistés sur la base des facteurs de risque. L’hépatite B chronique est définie par la persistance de l’AgHBs depuis au moins six mois. La France est un pays de faible endémicité. En 2004, la prévalence de l’Ag HBs était estimée en France métropolitaine à 0,65% mais plus de la moitié des patients ignoraient leur statut.
L’ignorance du portage chronique du VHB compromet les chances de ralentissement de progression des lésions hépatiques (hygiène de vie des personnes atteintes, suivi biologique régulier, mise en place d’un traitement adapté) et prévention des transmissions secondaires (vaccination précoce des sujets contacts contre l’hépatite B, réduction des comportements à risque de transmission...). Afin d’en optimiser la prise en charge et le répérage, l’InVS et les 33 pôles de référence en hépatologie ont mis en place un système de surveillance nationale dont l’objectif est de décrire les caractéristiques des patients nouvellement pris en charge.
› Entre 2008 et 2011, 4 610 nouveaux patients ont été comptabilisés et 672 (80%) patients ont accepté de participer à l’enquête. La majorité sont des patients jeunes (38 ans d’âge moyen), de sexe masculin dans environ 60% des cas. 81% sont nés en zone d’endémicité VHB forte ou modérée. Les patients nés en zone de faible endémicité (principalement en France métropolitaine) étaient plus âgés en moyenne (44 ans) que les patients nés en zone d’endémicité modérée (40 ans) ou forte (35 ans).
Pour 70% patients des malades, la découverte de la séropositivité de l’AgHBs était fortuite, réalisée à l’occasion d’un bilan de santé systématique, d’un bilan de grossesse ou d’un don de sang, et ce quelle que soit la zone d’endémicité du pays de naissance du patient. Le délai de prise en charge en centre spécialisé, après la découverte de l’AgHBs positif, était plus souvent supérieur à 2 ans chez les patients nés en zone de faible endémicité (46%) que chez les patients nés en zone d’endémicité modérée (38%) ou forte (32%).
› Du point de vue biologique, l’antigène HBe était négatif pour 87% des patients. Les ALAT étaient supérieurs à la valeur normale dans 28% des cas, variable selon le statut AgHBe (57% si AgHBe (+) et 24% si AgHBe(-)).Une atteinte hépatique sévère est présente au moment du premier contact avec les services experts en hépatologie chez 11% des patients. La consommation excessive d’alcool (8% des patients) et la co-infection virale (2% à 4% des cas) étant les principaux facteurs favorisant la progression vers la cirrhose.
› Rappelons que le dépistage de l’hépatite B en France est recommandé « chez les partenaires sexuels ou personnes vivant sous le même toit de sujets atteints d’infection aiguë ou chronique par le VHB ». Il est, de plus, obligatoire chez les femmes au 6e mois de grossesse. Il est aussi est recommandé avant la vaccination contre l’hépatite B chez les personnes à risque.
1- Pioche C, Brouard C, Chevaliez S, Alric L, Couzigou P, Delarocque-Astagneau E, et al. Hépatite B chronique : prise en charge en France entre 2008 et 2011. Bull Epidémiol Hebd. 2014;(12): 210-6.
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