Le Syndicat des managers publics de santé (SMPS) a dévoilé ce jeudi, à l'occasion de son 70e congrès, une étude sur la perception des groupements hospitaliers de territoire (GHT) par les directeurs, cadres et ingénieurs de la fonction publique hospitalière. Cette enquête* révèle le scepticisme du secteur sur la mise en application d'une réforme pourtant très attendue. À ce stade, les managers ne sont pas convaincus à 100 % du bien-fondé de la démarche.
La concrétisation des quelque 135 projets médicaux partagés s'opère bon an mal an. Un manager sur deux (55 %) estime que les conditions de mise en œuvre sont « adaptées aux enjeux de recomposition sanitaire » quand un sur trois (31 %) pense le contraire (14 % ne se prononcent pas).
Ça coince davantage sur la délégation de compétences des fonctions support. Seuls deux sondés sur dix (22 %) estiment que l'opération se fait sans aucun problème (63 % répondent l'inverse, 15 % ne se prononcent pas). L'adaptabilité du cadre juridique et fonctionnel des GHT est aussi remise en question par 73 % des managers sondés.
Au rayon des ressources techniques, humaines ou financières, les managers sont catégoriques : leurs moyens n'ont pas évolué, ni à la hausse, ni à la baisse, affirment 74 % d'entre eux.
Surtout, l'un des enjeux des GHT était, dans l'esprit de la loi, de renforcer la coopération entre établissements. Là encore, les managers doutent. Un sur deux seulement estime que cet aspect-là de la réforme est un succès, même s'il est sans doute trop tôt pour tirer des leçons définitives.
Besoin d'accompagnement
L'étude s'intéresse aussi à l'impact de la réforme sur l'avenir professionnel des managers. Une nouvelle fois, l'enthousiasme est très mesuré. Seuls 24 % des sondés estiment que leur métier va changer positivement. 45 % pensent le contraire. Six managers sur dix (64 %) estiment même que les GHT ont ou vont entraîner une « dégradation » de leurs conditions de travail.
Alors que les directeurs et managers ont tendance à réclamer davantage d'autonomie dans la façon de gérer leur établissement, sept sur dix déclarent attendre des pouvoirs publics un accompagnement particulier dans l'évolution de leur métier dans l'ère post GHT.
Au chapitre des revendications, 79 % des cadres interrogés estiment que la mise en place de cette réforme nécessite une revalorisation des conditions de travail et de leurs statuts – notamment à cause de l'exercice multisites.
* Réalisée en ligne par l'Ifop auprès d'un échantillon de 1 089 managers et cadres d'établissements de santé du 17 mai au 9 juin
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