Cette fois, la coupe est pleine. L'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) a réuni lundi 24 juin une assemblée générale extraordinaire pour débattre du compromis relatif à l'exercice ambulatoire en fin d'internat, trouvé lors de la commission mixte paritaire (CMP) du projet de loi de santé (qui réunit 7 députés et 7 sénateurs).
Malgré les ajustements sémantiques, les jeunes ne digèrent pas cette intrusion dans la formation initiale et le font savoir. « On veut exprimer notre ras-le-bol général, explique ce mardi au « Quotidien » Antoine Reydellet, président de l'ISNI. Nos conditions de travail se sont dégradées ces dernières années et le texte de la CMP est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. »
Le 20 juin, la CMP avait trouvé un accord sur la délicate question de la professionnalisation territoriale en fin d'internat. Les étudiants de troisième cycle de médecine générale (et d'autres spécialités de premier recours) devront faire un stage d'« au moins six mois en ambulatoire », sous le régime de l'autonomie supervisée et « en priorité dans les zones sous-denses ». Initialement, le texte prévoyait même un an dans les déserts en autonomie totale...
Garanties
Mais pour l'ISNI, cet accord reste malvenu. Selon les jeunes, il continue à porter atteinte à la qualité de la formation des internes et introduit une « confusion inacceptable » entre ce qui relève des études médicales et de l’exercice. « Les parlementaires jouent aux apprentis sorciers en proposant à nos concitoyens, non sans hypocrisie, de voir apparaître comme par magie des médecins par procuration là où il en manquerait », expose l'ISNI. Le syndicat estime même que cette mesure est « une première étape intolérable vers la coercition », ce dont se défend Agnès Buzyn.
Pour avancer, l'ISNI invite ses syndicats adhérents à décider ce mercredi s'il faut continuer le dialogue ou rompre avec le ministère. Et n'exclut pas une mobilisation. « Les internes sont divisés, il y a un sentiment d'inquiétude, tout le monde en a marre. Rien n'est fait pour améliorer leur quotidien, ajoute Antoine Reydellet. On veut s'assurer que les internes ne seront pas pénalisés et que la qualité pédagogique sera préservée. »
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