Au CHU de Grenoble, des praticiens en grève pour exiger des embauches, la réouverture de lits et de blocs

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Publié le 27/01/2023
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Crédit photo : S.Toubon

« Des bras, des lits ». Tel était le mot d’ordre des médecins et personnels du CHU de Grenoble (Isère) qui ont manifesté jeudi pour exiger la réouverture de lits et de blocs opératoires. Plus d'une centaine de personnes (médecins, internes, paramédicaux, etc.) se sont réunis devant l'hôpital Michallon (site Nord), quelques heures après un happening à l'hôpital de Voiron. Ils dénoncent une situation de « mise en danger de la vie des patients ». Cet appel à cesser toute activité hors urgence pour exiger plus de moyens « dans tous les secteurs » avait été lancé le 5 janvier par un collectif de praticiens hospitaliers. 

Concrètement, « un certain nombre de médecins se sont mis en grève quelques heures et des blocs opératoires ont été déprogrammés », précise au « Quotidien » la Dr Claire Ara-Somohano, médecin en soins intensifs au CH de Voiron. La situation est devenue intenable pour les médecins qui « ne peuvent pas hospitaliser leurs malades, qui sont obligés de les faire sortir de façon acrobatique », poursuit-elle. Et d'ajouter que « certains collègues doivent faire des gardes au pied levé en dehors de leur champ de compétences ».

« Le propos d’aujourd’hui, c’est de montrer notre unité face à un même problème qui est le manque de lits d’aval dans les étages, quelle que soit la spécialité, chirurgicale, médicale », a expliqué aussi à l'AFP la Dr Louise Cavat, médecin urgentiste au CHU. 

« 30 % des blocs ne tournent pas »

Selon la Dr Ara-Somohano, la situation dans la région grenobloise est « le parfait reflet de la situation nationale » : plusieurs services d’urgences du département sont fermés la nuit ou en mode dégradé et, au CHU de Grenoble, « 200 à 250 lits sont fermés et 30 % des blocs ne tournent pas ».

La mobilisation des médecins rejoint celle des internes qui font « la grève des gardes aux urgences » depuis septembre, en raison de « conditions d'exercice et d’encadrement défaillantes », explique encore la Dr Ara-Somohano. Le mouvement soutient aussi celui des paramédicaux qui sont en grève depuis novembre pour réclamer que « les malades ne stagnent pas plus de 12 heures aux urgences ».


Source : lequotidiendumedecin.fr