Signer ou ne pas signer la convention

Dilemme shakespearien à la FMF

Publié le 02/12/2011
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LE JUGEMENT rendu début novembre par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre sur le contentieux qui oppose les Drs Jean-Paul Hamon et Jean-Claude Régi pour la présidence de la FMF n’a pas clarifié la situation. La preuve : le ministère de la Santé a demandé...un avis juridique au Conseil d’État. Peu importe. Le Dr Hamon, élu lors d’une AG extraordinaire mouvementée, le 16 avril, veut que les choses bougent. Son syndicat avait décidé d’adhérer à la nouvelle convention pour porter une signature de combat. La convention est publiée depuis deux mois mais point de signature. Ce week-end, la question se posera à nouveau lors d’une AG de la FMF qui s’annonce tonique. « Je ne suis pas certain d’être de nouveau mandaté pour signer ce texte, prévient Jean-Paul Hamon. La vérité est que ni le ministère de la Santé, ni l’assurance-maladie ne semblent pressés de voir la FMF arriver dans la convention ».

L’assurance-maladie n’aurait guère apprécié les propos du leader syndical qui avait motivé sa signature conventionnelle notamment par intérêt financier. Le Dr Hamon souhaite dépasser ces difficultés d’ordre juridique pour « réorganiser la FMF, en faire un syndicat polycatégoriel offensif » en se rapprochant des spécialités médicales. « Cette convention ne donne aucun moyen à la médecine libérale », elle est « la plus minable qui ait jamais existé », affirme le Dr Hamon. « On a demandé aux syndicats de médecins de signer la convention car la Grèce était en faillite, ajoute le chef de file de la FMF, mais c’est la médecine libérale qui est en faillite ». Simplification administrative inexistante, paiement à la performance dont le règlement n’interviendra qu’en 2013, honoraires bloqués, secteur optionnel qui écarte les spécialités chirurgicales de secteur I, réforme de l’ASV « qui ne garantit rien au-delà de 2015 » : le Dr Hamon n’est pas tendre pour cette convention. Mais il reste décidé à « la combattre de l’intérieur ».

Interrogé par « le Quotidien », Frédéric van Roekeghem, assure que la signature de la convention par la FMF ne pose aucun problème. « Dès lors que la convention est signée et publiée, tout syndicat représentatif peut décider de la rejoindre, indique le directeur de l’Assurance-maladie. Le Dr Hamon peut signer la convention. Nous ne pouvons pas nous y opposer mais la question est de savoir si la personne qui signera peut engager l’ensemble du syndicat ». Éternelle question.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9052