Un nouveau pôle « plateaux techniques »

La CSMF en ordre de bataille pour les élections

Publié le 03/12/2009
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CONSÉQUENCE de la loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires (HPST), la création d’un troisième collège regroupant les « chirurgiens, les anesthésistes et les obstétriciens » (en plus des sections généralistes et spécialistes), en vue des élections aux futures unions régionales des professionnels de santé (URPS), impose aux syndicats médicaux de revoir leur organisation pour préparer ce scrutin (décisif pour la nouvelle représentativité).

La CSMF vient de se mettre en « ordre de bataille » en constituant en son sein un pôle « anesthésie, obstétrique, chirurgie » nommé « AOC », clin d’œil à la qualité des spécialités françaises... Le syndicat, qui avait combattu la création de ce troisième collège, a pris acte de la nouvelle donne . D’où la décision de fédérer dans ce nouveau pôle AOC les anesthésistes, obstétriciens et chirurgiens confédérés jusque-là éparpillés dans les diverses composantes de l’UMESPE, le pôle chirurgical de la Confédération (animé par le neurochirurgien Christian Espagno) ou encore le SYMPHOP (Syndicat des médecins de l’hospitalisation privée). Outre ces trois spécialités de plateaux techniques lourds, le pôle AOC s’ouvre aux ophtalmologues, aux ORL et aux stomatologues .

Le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, rappelle les objectifs fondamentaux de ce pôle : la promotion et la défense des spécialités sur plateaux techniques dans les cliniques dans le respect des « valeurs confédérales d’une médecine libérale et sociale » dont les piliers restent le libre choix, la paiement à l’acte majoritaire, la solvabilisation des soins pour le patient, la liberté d’installation et d’entreprendre.

Relever la tête.

Le Dr  Jacques Caton, chirurgien orthopédiste, qui présidera – pendant deux ans –le nouveau pôle AOC précise : « Ces spécialités de plateaux techniques existent déjà à la CSMF mais on leur donne aujourd’hui une visibilité. La démarche n’est pas uniquement électoraliste, on veut que ces praticiens relèvent la tête. On va travailler sur la notion d’entreprise chirurgicale afin de permettre à ces spécialistes de négocier eux-mêmes les autorisations d’activité avec leurs tutelles et les conditions d’exercice avec les établissements. »

Le Dr Michel Lévy, président du Syndicat national des médecins anesthésistes-réanimateurs (SNARF), et vice-président d’AOC, enfonce le clou. « On veut que les chirurgiens, les anesthésistes et les obstétriciens puissent travailler dans une certaine quiétude économique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. »

AOC entend ainsi batailler contre l’insécurité juridique dans laquelle travaillent les disciplines à risque.

« Aujourd’hui, sur la RCP, rien n’est réglé, on est dans une dérive lourde, constate le Dr  Yves Verhaeghe, gynécologue obstétricien, également vice-président d’AOC. Le combat du SYNGOF est légitime mais les résultats sont mauvais. »

Beaucoup d’autres dossiers sont urgents, à écouter les animateurs du pôle AOC : l’actualisation de la CCAM technique, la prise en compte du coût de la pratique, le secteur optionnel, l’accréditation... Presque un programme électoral. Reste une incertitude : la place qui sera réservée à ces spécialités de bloc – qui représentent seulement 10 % des médecins libéraux – au sein des futures URPS. Auront-elles seulement voix au chapitre ?

 CYRILLE DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr