Stratégie syndicale

La FMF ou s’opposer en adhérant à la convention

Publié le 10/10/2011
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Crédit photo : S TOUBON

UNE « SIGNATURE DE COMBAT », se plaisent à dire les responsables de la FMF qui assurent que seule leur paraphe permettra à ce syndicat de peser lors des prochaines négociations. Le Dr Claude Bronner, vice-président, le dit clairement : « les syndicats n’ont pas les moyens de ne pas signer », un argument repris par le secrétaire général du mouvement, le Dr Benoît Feger. « Il faut être dedans ! Car hors convention, on ne prend même pas en compte les propositions pendant les négociations ».

Les responsables du syndicat attendent toujours le courrier de la CNAM les invitant à la séance de signature, mais selon eux, la missive tarde. « Frédéric van Roekeghem (directeur général de l’assurance-maladie) n’est pas très pressé de nous voir signer », croit savoir le Dr Jean-Paul Hamon, président.

Il faut dire que l’équipe dirigeante de la FMF n’a pas de mots assez durs pour qualifier cette convention.

Ils l’accusent d’aggraver les difficultés de démographie médicale, de ne régler aucun des problèmes de la médecine libérale, et d’introduire, via le P4P (paiement à la performance, qui prévoit notamment des objectifs de taux de prescription en génériques), « des conflits d’intérêt entre le médecin et ses patients ». Dès lors, la FMF juge disproportionnée la levée de boucliers des syndicats signataires après les vives critiques de la convention par l’Ordre des médecins. « Certaines remarques de l’Ordre sont justifiées, estime le Dr Bronner. Qui se sent morveux se mouche ».

Au tribunal le 3 novembre.

Le syndicat ne le cache pas : l’adhésion à cette « mauvaise » convention permettra aussi à la FMF d’accéder à la manne conventionnelle, au titre de la formation continue. Selon l’organisation syndicale, l’enveloppe annuelle tournerait autour de 2,7 millions d’euros, à répartir entre les seules organisations signataires. « Nous avons rompu l’omertà », assure le Dr Hamon.

La FMF condamne aussi certains choix gouvernementaux. Le Dr Hamon dénonce « la taxe aveugle de 1,1 milliard d’euros imposée aux mutuelles » pour diminuer le déficit de la Sécurité sociale. Il propose à la place...« un investissement massif sur la médecine libérale » couplé à une limitation de l’accès à l’hôpital.

La FMF, en proie à des divisions internes, se prépare enfin à ses échéances judiciaires suite à la plainte du Dr Jean-Claude Régi, ancien président du syndicat, qui conteste les conditions de son éviction. Une audience est prévue le 3 novembre au Tribunal de grande instance de Nanterre. « Jusqu’à ce que la justice décide éventuellement du contraire, indique le Dr Hamon, je suis président de la FMF ». Le syndicat réunira le 4 décembre son assemblée générale ordinaire, qui coïncidera avec un séminaire de formation pour ses cadres.

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9021