Guerre des chefs à la tête de la FMF

La validité de l’élection du Dr Hamon devant la justice

Publié le 15/06/2011
Article réservé aux abonnés
1310561004262752_IMG_62977_HR.jpg

1310561004262752_IMG_62977_HR.jpg
Crédit photo : S TOUBON

LA CRISE INTERNE et de leadership qui secoue la Fédération des médecins de France (FMF) va connaître aujourd’hui un nouvel épisode, juridique cette fois. Le TGI de Nanterre doit se pencher sur la validité de l’élection à la tête du syndicat du Dr Jean-Paul Hamon, médecin généraliste à Clamart (92), suite au recours déposé par le président sortant Jean-Claude Régi, évincé dans des conditions controversées.

Le contentieux remonte au 16 avril. Lors de l’assemblée générale extraordinaire de la FMF, le Dr Hamon avait été porté à la tête du syndicat, son prédécesseur ayant été « destitué ». Subissant une motion de défiance, dans une atmosphère houleuse, le Dr Régi avait quitté la salle avec 10 autres médecins. Mais il affirme avoir levé au préalable l’assemblée générale invalidant, selon lui, l’élection du nouveau bureau qui a eu lieu ensuite (un huissier de justice affirme le contraire).

La décision du tribunal (si l’audience n’est pas reportée) pourrait être mise en délibéré. Le Dr Hamon, « un peu triste de cette affaire », veut croire que son élection sera légitimée et que le syndicat sera en ordre de marche rapidement. Il est vrai que ce litige au grand jour fait désordre en pleine négociation conventionnelle avec l’assurance-maladie, à un moment ou chaque syndicat médical doit se positionner sur des choix stratégiques cruciaux. En cas de convention médicale à signer en juillet, il serait utile de savoir qui est le vrai président de la FMF, a même ironisé récemment le directeur de l’assurance-maladie.

Le malaise à la FMF est plus ancien. Depuis deux ans, la montée en puissance du pôle généraliste du syndicat (Union Généraliste) n’a pas été « digérée » par la composante « spécialistes ». De son côté, le Dr Hamon contestait le management « paternaliste et sans concertation » du Dr Régi. La déroute de la FMF aux élections professionnelles a envenimé les tensions. « Il a voulu se cramponner », regrette le Dr Hamonqui, pour le reste, « n’a strictement rien contre son prédécesseur ».

De son côté, le Dr Régi (qui n’a plus la maîtrise du site internet de la FMF et s’est vu bloquer sa carte bancaire syndicale...) affiche sa détermination totale. « Ce recours a été déposé avec 40 personnes, je ne suis pas le seul à contester ce coup de force et cette déstabilisation, explique-t-il au « Quotidien ». Je ne tiens pas à m’accrocher mais la manière n’a absolument pas été respectée. »

 CYRILLE DUPUIS
FMF

Source : Le Quotidien du Médecin: 8982