Les conférences hospitalo-universitaires réclament une revalorisation du travail de nuit et des carrières

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Publié le 07/11/2022
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Crédit photo : S.Toubon

Revaloriser les gardes, le travail de nuit et de week-end à l'hôpital : l'idée fait son chemin. Réclamée par les syndicats de praticiens hospitaliers et partiellement entendue par le ministre de la Santé dans son plan d'urgence pour la pédiatrie, la revendication est également portée d'une même voix par les trois conférence hospitalo-universitaires.

À la suite d'un séminaire conjoint, les conférences des présidents de commission médicale d'établissement (CME) et de directeurs généraux de CHU ainsi que celle des doyens ont publié un communiqué commun décrivant « les solutions pouvant redonner aux CHU les marges de manœuvre dont ils ont besoin pour mieux répondre aux besoins des territoires en matière de soins, de recherche et de formation ».

Les conférences reconnaissent que la « nécessité d'organiser le système de santé à l'échelle du territoire s'est imposée » et rappellent que les CHU ont pris leur part dans ces « mutations nécessaires ». Mais elles soulignent que ces derniers sont sortis fragilisés de la crise sanitaire, « atteignent les limites de leur capacité de soutien et sont désormais eux-mêmes en difficulté ou le seront prochainement, pour assumer pleinement leurs missions ». En cause : la diminution de la démographie médicale, la contrainte financière aggravée par l'inflation et l'érosion de la « résilience des équipes ».

Grande fragilité de la permanence de soins

Pour éviter le crash, les conférences réclament des « décisions fortes et rapides pour répondre aux quatre grandes problématiques qui nous menacent et fragilisent l’ensemble du système de santé ». C'est dans ce cadre qu'elles ont d'abord identifié la « très grande fragilité de la permanence des soins ». Il est « urgent de revaloriser les gardes, le travail de nuit et de week-end en différenciant la valorisation de la permanence des soins en fonction du niveau de contrainte effective qu’elle fait peser sur les établissements », affirment-elles. Faute de quoi, elles craignent bientôt de ne plus être en mesure « de mobiliser nos professionnels dans les services à garde ».

Autre inquiétude : la baisse « inquiétante » d'attractivité des carrières hospitalo-universitaires dont l'un des signaux d'alerte est la perte d'attrait du clinicat. « L’amélioration du statut des chefs de clinique est indispensable (rémunération, congés annuels, sanctuarisation du temps de travail universitaire…), tout comme la mise à niveau des statuts HU, dont le premier élément doit concerner l’ouverture des droits à la retraite sur leur exercice hospitalier » invitent les conférences.

Les métiers paramédicaux pas assez attractifs 

S'agissant du soutien à la mission de recherche des CHU, elles réclament un renforcement des coopérations avec les universités et les organismes de recherche, la mise en place d'un guichet unique pour les chercheurs et le financement de 500 techniciens d'études cliniques sur tout le territoire.

Enfin, les conférences s'inquiètent de la perte d'attractivité des métiers paramédicaux qui « fait tout à la fois peser une menace quotidienne sur la sécurité et la continuité des soins et amplifie le retard pris par notre pays sur la prise en charge de certains actes diagnostiques et thérapeutiques ne nécessitant pas de compétences exclusivement médicales ». La solution passe par la poursuite de l'intégration universitaire de leurs formations ainsi que la valorisation des métiers d'infirmières en pratique avancée (IPA), d'infirmières coordinatrices et d'infirmières de recherche clinique.


Source : lequotidiendumedecin.fr