Salaires, lits, embauches, reclassement… : nouveau jour de colère pour les hospitaliers [VIDEO]

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Publié le 21/01/2021

Crédit photo : S.Toubon

Malgré la crise sanitaire, les personnels hospitaliers en colère ne désarment pas. Quelque 200 à 300 professionnels étaient rassemblés ce jeudi 21 janvier devant le ministère de la Santé à Paris (et plusieurs milliers en France) : les soignants ont dénoncé à nouveau un Ségur de la santé « très insuffisant » et réclamé des moyens pour l'hôpital public, mis à mal par l'épidémie de Covid-19, après des années de sous-investissement.

Les syndicats (CGT, SUD, CFE-CGC, APH, AMUF) et collectifs (inter-hôpitaux, inter-urgences, inter-blocs, coordination nationale) à l'initiative de cette opération entendent rallumer la flamme du long mouvement social initié aux urgences début 2019, avant de s'étendre à tout l'hôpital, puis interrompu par l'épidémie. « Mal payés, pas reconnus, mais toujours sur le front ! », ont scandé les blouses blanches réunies avenue de Ségur.

Depuis deux ans, les revendications n'ont pas changé. Les manifestants demandent 300 euros d'augmentation nette pour tous les agents hospitaliers (au lieu des 183 euros de revalorisation du Ségur), l'arrêt des fermetures de lits et des embauches massives.

En début d'après-midi, six représentants syndicaux ont été reçus par des conseillers du ministre de la Santé. « Nous avons pu faire entendre nos revendications, s'est félicitée Carole Poupon, vice-présidente d'APH, mais aucune conclusion n'a été tirée. »

Chez les PH, le reclassement ne passe pas

Des praticiens hospitaliers (PH) étaient également présents parmi les manifestants. Depuis le 11 janvier, quatre syndicats (SNPHARe, SNMH-FO, UFMICT-CGT, AMUF) ont entamé une grève illimitée pour contester les conditions de reclassement des médecins hospitaliers dans la nouvelle grille salariale issue du Ségur de la santé. Une opération reconduite à la faveur des « lundis de la colère »

Ils demandent un rattrapage de quatre ans pour tous les PH afin d'éviter le décalage « injuste » entre ceux nommés avant et après l'entrée en vigueur de la mesure (octobre 2020). Le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF, insiste sur la reconnaissance des gardes et du temps de travail additionnel qu'il veut « aligner sur la rémunération des hospitalo-universitaires ».

Face au silence du ministère sur ce sujet, le SNPHARe a annoncé ce jeudi saisir le juge des référés afin « d'enjoindre au gouvernement de remplir son obligation de négociation ».


Source : lequotidiendumedecin.fr