Un congrès de la médecine générale très politique

Moins de deux semaines après avoir foulé les pavés parisiens contre le projet de loi de santé, un grand nombre d’étudiants, internes, chefs de clinique, enseignants chercheurs, maîtres de stage des universités et médecins généralistes en exercice se retrouveront pendant trois jours dans la capitale, à l’occasion du congrès de la médecine générale, rendez-vous majeur de la spécialité.

Organisé sous l’égide du Collège de la médecine générale (CMG), le congrès aura cette année une saveur particulière, à la veille de l’examen à l’Assemblée nationale (en séance) de la réforme très contestée du système de santé portée par Marisol Touraine.

Plusieurs temps forts politiques sont programmés. Attendue à l’ouverture du congrès, jeudi matin, la ministre de la Santé devrait tenter une nouvelle fois de rassurer une profession qui rejette massivement la généralisation du tiers payant, réclame des moyens supplémentaires et reste très mobilisée (voir page 4). Cinq mois après sa prise de fonction, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), Nicolas Revel, prendra pour la première fois la parole en public devant une assemblée de médecins, vendredi après-midi, lors d’un débat consacré à la place de la médecine générale dans la loi de santé.

Prendre son destin en main

Le Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de la médecine générale, détaillera les principales propositions de la mission qu’il vient de piloter sur le rôle des généralistes dans le système de santé (garantir à la médecine générale une équité de traitement avec les autres disciplines, créer une direction des soins primaires au sein du ministère, définir un plan de nomination d’enseignants de médecins générale, conforter la fonction traitante du généraliste...). « Comment conjuguer demain exercice libéral individuel, pôles et maisons de santé, nouveaux modes d’exercice, collaborations pluri-professionnelles, parcours de santé, plan personnalisé de soins ? Sur tous ces sujets, nous devons prendre en main le destin de la médecine générale », insiste le Pr Druais.

Comme chaque année, le congrès présentera des informations médicales, scientifiques ou professionnelles sur des sujets consensuels ou plus polémiques (vaccins, suivi de la femme enceinte, médecins et patients connectés, démences, chikungunya, dengue, Ebola, PAERPA...)