Bilan des CAPI

Une rémunération moyenne de 3 101 euros

Publié le 20/09/2010
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À CE JOUR, 14 800 médecins ont signé un CAPI (contrat d’amélioration des pratiques individuelles) avec l’assurance-maladie. Selon l’institution, « l’évolution des indicateurs est positive, et les praticiens engagés dans le CAPI progressent dans le respect des référentiels sanitaires ». Dans la pratique, c’est sur le suivi des pathologies chroniques que les résultats sont les plus probants. En contrepartie des progrès réalisés, 66 % des médecins dont le contrat a atteint sa date anniversaire au 1er juillet 2010 (environ 5 000 médecins) percevront une rémunération d’une valeur moyenne de 3 101 euros. Ces médecins recevront courant septembre un courrier les informant de leurs résultats par rapport aux objectifs du contrat, ainsi que du montant de la rémunération s’y rapportant.

C’est sur la côte méditerranéenne, en Rhône-Alpes et à l’extrême sud de la côte atlantique que le nombre de signataires est le plus important par rapport à la population éligible. Frédéric van Roekeghem, directeur de la CNAM, tempère cependant ces chiffres en indiquant que ce n’est pas forcément dans ces départements que les contrats enregistrent les meilleures évolutions des indicateurs : « Le taux de réussite est un peu inversement proportionnel au taux de souscription. ». Mais pour l’Assurance-maladie, avec 66 % des médecins améliorant leurs résultats, la démonstration est faite que les indicateurs sont bien calibrés. Elle va donc, dès ce mois-ci, inciter à nouveau ses délégués (DAM) à faire signer des CAPI aux médecins qu’ils rencontrent. Frédéric van Roekeghem convient que « le seuil d’entrée dans la rémunération (était) assez strict. Il y a 10 % des signataires ne touchant pas de rémunération liée au CAPI qui ne sont pas éloignés des objectifs fixés, il faudrait lisser ce seuil d’entrée ». Le directeur de la CNAM répète enfin que l’intégration du CAPI à la convention reste son objectif.

L’assurance-maladie a également rendu publics les chiffres de la croissance des dépenses de médicaments pour l’année 2009. « Une croissance modérée », indique l’institution, avec des montants remboursés en hausse de 2,3 % contre 3,7 % en 2008, pour un total de remboursement de 16,3 milliards d’euros pour le seul régime général (22,6 milliards tous régimes confondus). Il s’agit du taux de progression le plus faible de la décennie si l’on excepte l’année 2006 (0,9 %). Mais cette hausse modérée cache d’importantes disparités, car les prescriptions hospitalières, « sont à l’origine des trois quarts de la croissance des médicaments délivrés par les officines de ville », précise l’assurance-maladie. Ces prescriptions hospitalières ont en effet augmenté de 7 % en 2009 contre 0,8 % pour les prescriptions des médecins de ville. Frédéric van Roekeghem ne s’y trompe pas : « Depuis quatre ou cinq ans, ce sont les prescriptions de sortie d’hôpital qui tirent les dépenses de ville vers le haut. La maîtrise médicalisée devra s’y appliquer. »

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8818