Temps de travail à l’hôpital, le modèle des urgentistes ?

Deux tiers des PH veulent revoir la réglementation

Publié le 22/06/2015
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Les urgentistes ont ouvert une brèche en décembre 2014. Le 1er juillet prochain, le décompte horaire de leur temps de travail va s’appliquer dans toutes les structures d’urgences et SAMU ou SMUR.

Les praticiens devront déclarer 48 heures hebdomadaires, avec un travail clinique posté de 39 heures et un temps réservé aux activités non cliniques qui sera forfaitisé.

Mais « toutes les spécialités expriment le souci de la pénibilité de leur exercice », expliquent Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens hospitaliers (CPH), en conclusion d’une enquête auprès de 1 700 praticiens. Principal enseignement : 68 % des PH estiment nécessaire de changer la réglementation concernant le temps de travail.

Mêmes contraintes, mêmes avantages ?

Avenir Hospitalier et la CPH ont identifié deux profils de répondants. D’un côté, les spécialités qui ont une forte activité de permanence des soins avec plus de trois gardes sur place (anesthésie-réanimation, pédiatrie) ou plus de six astreintes par mois (radiologues, chirurgiens, cardiologues, gastroentérologues …) estiment subir les mêmes contraintes que les urgentistes, exercer en travail posté (tout ou partie), et donc avoir besoin de temps réservé aux activités non cliniques (sans toutefois réclamer le décompte horaire).

De l’autre côté, les PH biologistes et les pharmaciens sont davantage partisans d’un décompte horaire strict et pensent que cela permettrait d’attirer les jeunes vers une carrière hospitalière.

« Quelle que soit la spécialité et le niveau de sujétion, une majorité est d’accord pour une auto-déclaration rétrospective de son temps de travail, tout en maintenant l’organisation en demi-journées », expliquent Avenir Hospitalier et la CPH.

La publication de cette enquête intervient alors que les PH attendent avec impatience la parution du rapport de l’ancien sénateur socialiste Jacky Le Menn sur l’attractivité des carrières à l’hôpital. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E) appelle Marisol Touraine à traiter en urgence la « crise » qui sévit à l’hôpital public.

Ch. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9422