Forte d'une bonne dynamique, l'hospitalisation à domicile obtient des gages de Buzyn

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Publié le 06/12/2019

Crédit photo : S. Toubon

À fin 2019, l'activité d'hospitalisation à domicile (HAD) aura encore progressé d'un peu plus de 7 %, en nombre de journées par rapport à l'année précédente, où plus de 5,5 millions de journées ont été réalisées.

Un résultat « positif », dont s'est félicitée le Dr Élisabeth Hubert, présidente de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD), en préambule de son Université d'hiver. « Ce résultat est plutôt bon, puisqu'il est supérieur à celui de 2018 à la même époque, même si la progression est contrastée selon les régions », a précisé l'ex-ministre de la Santé. Dans le détail, c'est l'activité de prise en charge de la douleur qui a le plus progressé en 2019 (+ 22 %), suivie de l'activité en EHPAD (+15 %) et de la surveillance post-chimiothérapie (+ 12,5 %). 

Malgré cette dynamique, les objectifs initiaux fixés en 2013 de doublement de l'activité HAD en cinq ans n'auront pas été tenus, loin s'en faut. Trop ambitieuse, la circulaire prévoyait un taux de recours de 30 à 35 personnes pour 100 000 habitants (alors que le résultat est seulement de 23 en 2018...).

Réforme des autorisations 

Point très positif pour 2019 : la progression nette des tarifs de 1 % après la prise en compte de la hausse du financement à la qualité de 0,3 %, soit « la plus forte progression enregistrée depuis l'instauration de la tarification à l'activité », rappelle le Dr Élisabeth Hubert. L'enveloppe complémentaire de financement de la prise en charge des maladies neurodégénératives est passée de 6,4 à 7,6 millions d'euros. La FNEHAD exhorte Agnès Buzyn à maintenir cette croissance tarifaire dans les trois années à venir, une pluri-annualité budgétaire qui devrait bénéficier à la HAD (comme aux autres établissements).   

Parmi les travaux très attendus, le secteur attend aussi la réforme du droit des autorisations en HAD, afin de reconnaître les activités supplémentaires spécialisées, notamment en pédiatrie, néonatalogie, obstétrique ou encore en soins de suite et réadaptation.

Enfin, plusieurs projets ont été déposés dans le cadre de l'article 51 (sur l'innovation en santé), sur la base d'expérimentations locales – dont un guichet d'orientation pour les sorties complexes d'hospitalisation conventionnelle, une expérimentation de la réadaptation lourde à domicile ou encore l'administration de chimiothérapies à domicile.

Tarification : modèle « dépassé » pour Buzyn

La ministre de la Santé, présente à la journée d'hiver de la FNEHAD, a donné des gages au secteur. 

Concernant le modèle de financement de l’HAD, « largement dépassé », la ministre estime que la tarification actuelle ne permet pas de dialoguer avec le secteur court séjour MCO, qu'elle ne prend pas assez en compte la lourdeur des prises en charge, ni la responsabilité populationnelle des établissements. Très attendue, la réforme de la tarification va « s'accélérer », pour que, « dès 2020, les grands principes de ce nouveau modèle soient stabilisés ». Le nouveau modèle doit être achevé d’ici à 2022.

Sur les médicaments, la ministre entend adapter la réglementation, selon laquelle l’administration d'un traitement en HAD ne peut être faite que par des professionnels de santé. La FNEHAD a amorcé un travail en ce sens avec la Haute Autorité de santé (HAS). « Je souhaite que la DGOS et la HAS étudient les évolutions possibles dans l’auto-administration du traitement par le patient », a indiqué Agnès Buzyn.

Autre enjeu, la ministre de la Santé a promis une feuille de route « claire » du développement de l’HAD, qui doit aller « plus loin », « en se médicalisant davantage et en ayant des activités de plus en plus complexes ». Agnès Buzyn demande la publication « dès 2020 », d’une nouvelle circulaire d’orientation stratégique.


Source : lequotidiendumedecin.fr