Hôpitaux, service public : la FHF se positionne en « vigie sanitaire »

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Publié le 17/01/2024
À ce jour, 506 médecins délégants et 417 paramédicaux délégués de l’AP-HP sont engagés dans des protocoles de coopération

À ce jour, 506 médecins délégants et 417 paramédicaux délégués de l’AP-HP sont engagés dans des protocoles de coopération
Crédit photo : S.T.

La Fédération hospitalière de France (FHF) a 100 ans, a souligné son président, Arnaud Robinet, lors de ses vœux le 16 janvier, défendant la place et le rôle du lobby hospitalier dans un système de santé qui souffre de crises multiples. « La jeune dame doit être un élément de stabilité et de continuité dans l’élaboration des politiques de santé, mais aussi une vigie sanitaire, notamment pour l’aide médicale d’État », a souligné celui qui est aussi le maire de Reims (Horizons). Dans son rôle de protection des populations, la Fédération souhaite « réaffirmer l’absolue nécessité d’un service public fort ».

Quelques avancées en 2023

En guise de bilan 2023, le président de la FHF s’est félicité des avancées enfin obtenues pour les hospitaliers, telles les revalorisations de nuit, des dimanches et jours fériés, annoncées en août, aussi bien pour les professionnels paramédicaux que pour les médecins (bonus pérenne de 50 % sur les gardes), ce qui a notamment permis de diminuer le taux de vacance de postes chez les infirmiers.

Autre satisfaction, la loi Valletoux (du nom du prédécesseur d’Arnaud Robinet), promulguée en décembre, a permis d’instaurer un droit d’option pour la personnalité morale des groupements hospitaliers de territoire (GHT) – ils peuvent dorénavant être titulaires d’autorisations de soins – et de mettre l’accent sur une responsabilité collective pour la permanence des soins, engageant davantage les cliniques privées.

Compenser les coûts de l’inflation

Pour autant, alerte Arnaud Robinet, « l’année a été difficile pour le système de santé et nos établissements, avec des tensions qui subsistent en termes d’effectifs et des difficultés budgétaires majeures ». C’est pourquoi l’exercice 2024 s’annonce encore très incertain sur les plans RH et financier.

Dans ce contexte, la revendication majeure de la FHF porte sur la compensation des surcoûts de l’inflation sur les finances des hôpitaux et des Ehpad publics. Plus précisément, la fédération réitère sa demande de voir, d’une part, restituée au secteur public l’intégralité des crédits liés à la sous-exécution de l’Ondam et, d’autre part, de bénéficier d’un financement supplémentaire au titre de la couverture des coûts de l’inflation de 1,5 milliard d’euros (dont 1 milliard à l’hôpital public). En tout, deux milliards d’euros supplémentaires seraient nécessaires…

Traiter dans son ampleur la question des financements

L’autre attente forte de la FHF reste la loi de programmation pour le grand âge, attendue depuis des années et qui devrait être adoptée en 2024. Commentaire laconique d’Arnaud Robinet, « cette loi n’est pas une fin en soi mais bien l’assurance que la question des financements sera enfin traitée dans son ampleur ». La FHF compte mettre d’autres sujets sur la table fin janvier, comme la fin de vie, l’aide médicale d’État (AME) ou la responsabilité populationnelle, un concept qu’elle porte et expérimente de longue date.

En plein Dry January, et alors que le gouvernement est souvent accusé d’être frileux en matière de prévention dans ce domaine, Arnaud Robinet a invité les personnes présentes… à trinquer autour d’un verre de champagne, boisson dont les Champenois – dont il fait partie – « sont friands », a-t-il précisé.

FHF

Source : lequotidiendumedecin.fr