Soupçonné de viol et suspendu de ses responsabilités à l'hôpital Tenon, à Paris, le gynécologue Émile Daraï « conteste fermement les accusations portées contre lui » par d'anciennes patientes, a indiqué son avocat dimanche 10 octobre dans un communiqué.
Spécialiste de l'endométriose, chef de service gynécologique-obstétrique et médecine de la reproduction à l'hôpital Tenon, le Pr Émile Daraï, est visé par au moins deux plaintes, avait indiqué une source judiciaire.
« Il s'en expliquera dans le cadre des enquêtes ouvertes par le parquet de Paris, l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) et Sorbonne Université », précise son avocat, Me Alain Jakubowicz. Le parquet de Paris a ouvert le 28 septembre une enquête judiciaire pour « viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans ». Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.
« Jeté en pâture sans la moindre réserve »
Le professeur « a appris par la presse que des plaintes ont été déposées contre lui pour viol, touchers vaginaux et rectaux sans consentement, gestes brutaux et actes de maltraitances verbales et psychologiques ». « Alors que son nom est jeté en pâture sans la moindre réserve, il ignore tout des faits dont on l'accable, sous couvert de l'anonymat de celles qui les dénoncent », ajoute Me Jakubowicz. « Si la parole des plaignantes doit être entendue, elle ne constitue ni une vérité absolue, ni une preuve », souligne le conseil du professeur.
À la suite de plusieurs témoignages d'anciennes patientes, l'AP-HP et Sorbonne Université ont lancé le 20 septembre une enquête interne. Les deux institutions ont annoncé vendredi avoir « acté avec le Pr Émile Daraï son retrait de ses responsabilités de chef de service et de responsable pédagogique » afin que « cette enquête puisse se dérouler dans la plus grande sérénité ».
« Implication pour la cause des femmes »
Me Jakubowicz « déplore que, sous couvert du droit à l'information, il soit porté atteinte à la présomption d'innocence et à la dignité et à l'honorabilité d'un médecin ». Ses « compétences professionnelles et (son) implication pour la cause des femmes, notamment au sein du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, sont reconnues depuis plus de 35 ans », rappelle son avocat.
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