Mouvements de grève dans une quinzaine d'établissements d'Orpea, faute de prime d'intéressement

Publié le 31/05/2022

Crédit photo : AFP

Les salariés d'une quinzaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève après la décision mi-mai du groupe de ne pas verser de prime d'intéressement cette année, a annoncé la CGT, qui appelle à la grève à partir de vendredi dans l'ensemble des Ehpad du groupe.

Plus de 15 Ehpad, sur 227 au total en France, se sont déjà déclarés en grève auprès de la CGT. « Dans certains établissements il s'agit d'un jour de grève, dans d'autres davantage », a indiqué Dominique Chave, secrétaire général de la CGT « santé privée ». Par ailleurs, les personnels de « dizaines » d'autres maisons de retraite se préparent pour une grève plus large, prévue à partir de vendredi matin, a précisé le syndicat.

Prime Macron

Dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête « Les Fossoyeurs », la direction de l'entreprise a précisé de son côté à l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». Habituellement, cette prime était d'environ 700 euros, selon la CGT. En revanche, Orpea s'apprête à verser une « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat » (Pepa), dite prime « Macron », de 1 000 euros par salarié, a ajouté la direction, précisant que la décision avait été prise « avant même l'annonce de ce mouvement de grève »

Malgré ce mouvement, « la continuité des soins et de l'accompagnement des résidents a été assurée au sein de l’ensemble des établissements concernés, grâce à l’engagement des équipes et à la solidarité d’établissements voisins », a précisé la direction. Avec la prime, « l'objectif est de préserver le pouvoir d'achat des collaborateurs » et d'« aller au-delà de ce qui avait été versé les années antérieures, pour reconnaître le travail accompli par tous », a poursuivi la direction du groupe.

Culot

Mais selon Keline Sivabier, déléguée syndicale nationale CGT, les salariés toucheront moins que les années précédentes, où ils avaient touché l'intéressement et la prime Pepa. Pour les salariés, cette prime « représente les vacances qui cette année n'auront pas lieu. Sacré culot pour cette nouvelle direction et ce nouveau DRH que d'agir ainsi face à des personnels aux petits salaires qui ont tant donné et continuent de donner », a fustigé le syndicat.

« Orpea continue de faire des bénéfices mais provisionne en vue des contentieux » ouverts sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières après les révélations de Victor Castanet dans « Les Fossoyeurs ». « Les salariés en ont ras-le-bol de devoir payer pour les abus d'Orpea », affirme M. Chave.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr