« Je ne crois absolument pas au désengorgement de toutes les urgences d’ici à fin 2024. Je ne crois pas non plus que 600 000 de nos concitoyens en ALD auront d'ici à la fin de l'année un médecin traitant. » Invité du café Nile, à Paris, le président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi, a clairement mis en doute les annonces d’Emmanuel Macron. « Cela fait partie de la malice de notre président d’annoncer des choses… que les non-professionnels peuvent croire », a-t-il ironisé. Mais dans le même temps, les « professionnels du secteur savent que ce n’est pas possible ». Lamine Gharbi en tire la conclusion suivante : quand Emmanuel Macron « aborde d’autres thématiques, on peut se demander si nous sommes manipulés ».
« Raison garder » sur la T2A…
Le président de la FHP est revenu sur une autre promesse d’Emmanuel Macron lors de ses vœux aux acteurs de la santé : sortir du « tout T2A » dès la prochaine loi Sécu. Là encore, le scepticisme domine. « Il y aura certainement des amendements et des aménagements, a-t-il admis, mais je ne pense pas qu’il soit possible ni même souhaitable, notamment sur les courts séjours et les activités techniques, de supprimer la T2A. » En chirurgie ambulatoire, « l’activité est financée à 80 % par la T2A donc je ne vois pas comment on pourrait être rémunéré autrement », observe le président de la FHP pour qui il faut « raison garder ».
Remonté, Lamine Gharbi a abordé aussi la réforme du financement des soins médicaux et de réadaptation (SMR). « Cela fait dix ans qu’elle est en réflexion, dix ans que ça ne marche pas, a-t-il constaté. Il y a toujours une double échelle de pondération tarifaire (public/privé), ce qui veut dire que le même malade n’est pas coté de la même façon dans le public et le privé. Quand un projet date de 10 ans, ce n’est plus un projet, c’est un échec ! »
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