Attractivité des carrières hospitalo-universitaires : un « Ségur de la misère », grince Action praticiens hôpital

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Publié le 19/02/2021
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Crédit photo : Phanie

Après la fronde des praticiens hospitaliers (PH) au sujet de leur reclassement dans la nouvelle grille salariale issue du Ségur de la santé, c'est autour des hospitalo-universitaires (HU) de donner de la voix. Depuis le début de l'automne, trois réunions (la dernière le 11 février) ont eu lieu entre les organisations représentatives des HU et les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Mais aucune n'a réussi à concrétiser les attentes des hospitalo-universitaires. « Les propositions avancées (...) relèvent exactement du même mécanisme et de la même hypocrisie » que les mesures appliquées aux PH, juge l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH). L'organisation critique un « Ségur de la misère » pour les HU.

Ancienneté

S'agissant de l'évolution des grilles des maîtres de conférences (MCU-PH) − suppression du premier des 7 échelons et création de trois nouveaux en fin de carrière − et des professeurs des universités (PU-PH) − suppression des trois premiers des 5 échelons et création de trois nouveaux en fin de carrière −, APH y voit un « enfumage », selon les mots de son président le Dr Jean-François Cibien. Le responsable prédit « une masse de départ des jeunes confrères » alors « qu'auparavant il fallait se battre pour obtenir un poste de PU-PH ».

Même écueil que pour les praticiens hospitaliers, avec cette évolution, les universitaires actuellement en poste perdraient quatre années d'ancienneté par rapport à leurs confrères fraîchement nommés. « Nous voulons que tout le monde glisse vers le haut », exhorte le Dr Raphaël Briot, MCU-PH au CHU de Grenoble et membre d'APH.

Quant à la part de rémunération en provenance des universités, « rien ne devrait bouger », regrette le Dr Raphaël Briot. « S'ils veulent nous faire bouger sur la grille de la faculté il faudrait probablement faire bouger les autres grilles des profs et on sent qu'ils ne veulent pas y toucher », analyse l'universitaire.

Vif mécontentement

L'autre vive préoccupation d'APH a trait au montant de la retraite des hospitalo-universitaires. Or, avec la suspension du projet de réforme des retraites du gouvernement, rien n'est pour l'instant clarifié sur ce point sensible.

Les HU avancent toujours une revendication principale : installer l'assiette de cotisation sur l'ensemble de leurs salaires – à la fois celui de l'hôpital et celui de l'université. Pour l'instant, seul le deuxième fait l'objet d'un système basé sur la retraite de la fonction publique alors que le premier n'est soumis à aucune cotisation obligatoire. « On est bien loti côté fac, résume le Dr Briot, mais il n'y a rien côté hôpital »« Certes par rapport à une infirmière on ne va pas faire pleurer dans les chaumières, déclare le MCU-PH grenoblois. mais on sent quand même un vif mécontentement dans la profession »


Source : lequotidiendumedecin.fr