Invité des Rencontres de La Baule, organisées par la Conférence nationale des URPS médecins libéraux, le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, a souligné que la non-qualité coûte très cher – environ 20 % des dépenses de santé, selon l’OCDE en 2017.
Dans ce contexte, l'une des priorités de l'Assurance-maladie pour 2019 est de gagner la bataille de la pertinence et de la qualité des soins, axe largement abordé dans le rapport « charges et produits » présenté en juillet par l'assurance-maladie. « On ne réussira que dans une forme d'alliance », a-t-il lancé aux médecins libéraux à La Baule.
Accès aux recos
Face aux représentants des URPS, le patron de la Sécu a mis en avant plusieurs leviers. Le premier concerne l’information des médecins eux-mêmes. Cela recouvre non seulement les recommandations mais aussi les données de pratique individuelle. L’Assurance-maladie travaille avec le collège de médecine générale pour développer un nouveau service permettant aux médecins d’accéder plus facilement aux recos de bonne pratique. Concernant les données individuelles, « demande récurrente des médecins », « c’est aussi un objectif pour l’Assurance-maladie », a reconnu Nicolas Revel, sans plus de précision.
Autre levier, la formation. Qu'il s'agisse de la formation initiale ou continue, la qualité doit prendre une place de choix. Selon le directeur de la CNAM, les nouvelles orientations triennales du développement professionnel continu (DPC), à partir de 2019, devront « encore mieux prioriser, être plus sélectives ». Quant à la recertification, réforme en devenir, elle doit être un « élément structurant pour la suite ».
Les promesses de l'article 51
Laissant le meilleur pour la fin, Nicolas Revel a rappelé que la rémunération était un levier efficace pour améliorer la qualité des soins. À cet égard, la priorité de la Sécu n’est pas de revaloriser l’acte mais plutôt d’inventer de nouveaux modes de rémunération qui intègrent davantage « le travail collectif ». « Je ne crois pas que l'amélioration de la qualité passe par la revalorisation des actes », a-t-il résumé.
Dans son rapport « charges et produits » 2019, la CNAM recommande plutôt de développer dans les structures d'exercice pluridisciplinaire un paiement forfaitaire pour valoriser la prise en charge d'une population.
Pour expérimenter ce type de rémunération dérogatoire au cadre actuel, l’article 51 de la loi Sécu 2 018 est le bon vecteur. « C’est un succès », s'est même félicité Nicolas Revel. Fin juillet, l'Assurance-maladie a enregistré 170 projets dans le cadre des trois appels à manifestation d'intérêt (paiement à l’épisode de soins pour des prises en charge chirurgicales, incitation à une prise en charge partagée et paiement forfaitaire en équipe de professionnels de santé en ville) et 200 autres projets dans le cadre des appels nationaux.
Ce que l’on sait du vol de données de santé de plus de 750 000 patients d’un établissement francilien
L’Igas veut inciter tous les hôpitaux à déployer des actions de prévention primaire
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens