L’étonnant hôpital anti-grippe

Publié le 26/10/2010
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Crédit photo : DR

Pierre Carli a fait une bien surprenante visite lors d’un séjour à Wuhan (la capitale du Hubei) cet été. Celle d’un hôpital très chinois – du marbre partout, des couloirs sans fin, des chambres par centaines, du matériel ultra moderne– mais... quasi désert : seuls quelques malades contagieux – des tuberculeux – y séjournent actuellement. Le lieu est en soi un concept. « C’est un hôpital d’isolement pour la grippe et les maladies émergentes, s’étonne le chef du SAMU 75. Pour nous, cela paraît un suicide financier. Or le taux de remplissage est volontairement maintenu très bas pour faire face à l’afflux en cas d’épidémie grave. » Une station de lavage à l’entrée de l’hôpital attend les ambulances pour les décontaminer. Partout, des affiches rappellent les consignes face aux cas suspects. L’établissement tourne avec une équipe réduite. « En cas d’épidémie, les médecins des autres hôpitaux de la ville viendront s’y réfugier », poursuit Pierre Carli. D’autres villes chinoises ont également construit un gigantesque hôpital d’isolement. Tout est parti du SRAS en 2005. « Les Chinois ont pris conscience de la mondialisation des problèmes de santé. C’est leur stratégie de réponse immédiate aux pathologies infectieuses », observe Pierre Carli. « La menace qu’un risque sanitaire fait peser sur l’économie chinoise, c’est au moins aussi important que l’hécatombe » qui pourrait en découler, décrypte Jean-Louis Durand-Drouhin, ancien conseiller social à l’ambassade de France à Pékin.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8844