À Marseille, arrêts maladie en cascade aux urgences de la Timone, le service fonctionne au ralenti

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Publié le 06/12/2019

Crédit photo : S. Toubon

Les urgences de l'hôpital de la Timone (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille) sont quasiment à l'arrêt. Ce vendredi 6 septembre, 80 % des boxes du service ont cessé d'accueillir des patients, faute de paramédicaux en nombre suffisant. En cause : la décision de soignants de se déclarer en arrêt maladie pour protester contre le sort réservé à la cadre de santé par la direction lors d'une réunion le 4 décembre.

« Ils lui ont fait comprendre qu'elle faisait un travail totalement inefficace et qu'elle n'avait pas du tout sa place ici », raconte un infirmier à France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Pour manifester leur soutien à la cadre, l'équipe paramédicale a ainsi décidé de débrayer le jeudi 5 décembre en fin d'après-midi. Entre 17 heures et 21 heures 30, seules les urgences vitales et prioritaires étaient prises en charge. Tous les autres patients étaient réorientés par le SAMU vers d'autres établissements de la région.

Pour désamorcer la situation, le directeur général de l'AP-HM, Jean-Olivier Arnaud, et le directeur du site de la Timone, Lionel Vidal, se sont rendus sur place le soir même accompagnés du chef de service, le Pr Pierre Michelet. Contactée par « le Quotidien », la communication du CHU marseillais « conteste toute mise en difficulté de la cadre de santé » et « aucune remise en question de ses fonctions ».

Cataclysme

Interne en stage à la Timone depuis le mois de novembre, l'influenceur « Et ça se dit médecin » (ECSDM) raconte les événements au « Quotidien ». « Ce vendredi matin, c'était un cataclysme », témoigne l'interne. Sur les quatre équipes qui composent normalement le service, trois ont cessé leur activité. Une situation qui contraint les professionnels à aller chercher du renfort ailleurs. « Nous sommes allés chercher les étudiants en médecine et en soins infirmiers des étages pour nous prêter main-forte mais ça n'est suffisant », poursuit ECSDM. Il témoigne des difficultés rencontrées par les équipes médicales : « On fait plutôt office de brancardier, d'infirmier ou d'aide-soignant. »

Selon le Dr Véronique Péquignot, urgentiste dans le service et déléguée départementale de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), des « propos violents » auraient été tenus à l'encontre de la cadre de santé lors de la réunion. « Cet événement met le feu aux poudres dans un service en grève depuis le mois d'août », raconte le médecin, qui n'a cependant pas assisté à l'entrevue du 4 décembre. Plusieurs réunions de crise ont été tenues depuis entre le personnel et la direction pour tenter de trouver une solution. Mais pour l'instant, « c'est le flou complet, on ne sait pas comment va se passer le week-end », s'inquiète le Dr Péquignot.


Source : lequotidiendumedecin.fr