Forte de ses 64 associations départementales, de ses 1 000 médecins effecteurs, des 4 millions d’appels reçus et des 2,5 millions d’actes effectués annuellement, SOS Médecins a décidé de hausser le ton au sujet de l’organisation de la permanence des soins. Objectif : défendre son modèle. Lors de l’AG extraordinaire qu’elle organise aujourd’hui à Lorient (Morbihan), l’association d’urgentistes entend mettre les Agences régionales de santé (ARS) face à leurs contradictions, comme l’explique le Dr Patrick Guérin, son ancien président (et membre du conseil d’administration). « La permanence des soins ne constitue un problème que là où il n’y a pas SOS, s’emporte-t-il. Les ARS veulent niveler par le bas en promouvant le tout-15 dans leurs projets de cahiers des charges ». Selon le Dr Guérin, les ARS « ne respectent pas la loi » en tentant d’instaurer un arrêt de la PDS à minuit dans plusieurs régions (Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Aquitaine, etc..) et en remplaçant l’organisation existante après minuit par « des envois massifs d’ambulances et des admissions aux urgences, qui coûtent trois fois plus cher que l’envoi d’un effecteur de SOS ».
Gabegie.
Les ARS ont beau se défendre en soulignant que leurs cahiers des charges ne sont pas finalisés, rien n’y fait pour SOS qui veut maintenir son activité aux heures de nuit profonde. L’association a pris contact en ce sens avec la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), qu’elle met en demeure de sommer les ARS de respecter la loi qui prévoit deux entrées pour la permanence des soins : les centres 15 et les associations de PDS. « Les ARS sont autant de petits préfets sanitaires, qui décident de 22 PDS différentes en région », se lamente Patrick Guérin. Il dénonce un « projet de gabegie hospitalo-centrée ».
L’AG de ce jour sera l’occasion de demander des comptes au ministère de la Santé et aux ARS, mais aussi de mettre en place une cellule de crise « destinée à coordonner l’action des associations locales de SOS ». SOS Médecins envisage aussi un mouvement d’envergure nationale. « Puisqu’ils veulent nous empêcher de travailler, met en garde Patrick Guérin, on va leur montrer ce qui se passera dans ce cas ». L’association proposera à ses membres une fermeture de ses centres d’appel à date ciblée (lors d’un pont, par exemple) sur l’ensemble du territoire. « Si SOS ferme, prophétise Patrick Guérin, les centres 15 vont être débordés, ainsi que les ambulances et les urgences hospitalières. On verra alors ce qu’est une PDS sans SOS ».
Ce que l’on sait du vol de données de santé de plus de 750 000 patients d’un établissement francilien
L’Igas veut inciter tous les hôpitaux à déployer des actions de prévention primaire
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens