Anne-Sophie Vernhes* : « Les jeunes ont la niaque »

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Publié le 19/04/2019
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Anne-Sophie Vernhes

Anne-Sophie Vernhes
Crédit photo : DR

En quoi consiste La Passerelle* ?

Anne-Sophie Vernhes. Née en Lorraine voici 18 mois et lancée en Alsace début 2019, la Passerelle accompagne les médecins en début d’exercice. Novateur, le dispositif va au-delà d’un mouvement unilatéral des jeunes vers leurs aînés : il établit une réciprocité. Les “anciens” veulent être au contact de la jeune génération. Nous les mettons en relation comme une agence matrimoniale. La médecine est un métier où beaucoup de choses se font par la rencontre. C’est grâce aux collaborations avec d’autres médecins que vient l’envie de s’installer.

Quelles sont les attentes des jeunes médecins ?

A.-S. V. Les jeunes souhaitent souvent développer un projet et se demandent comment le mettre en place. Il peut s’agir de reprendre un cabinet en succession, développer l’exercice coordonné ou mixte… Pendant leurs études, les jeunes médecins ont des considérations académiques et la projection professionnelle ne se fait pas automatiquement. Ils ne savent pas quel type de praticien ils vont être. Nous sommes là pour les accompagner. À l’inverse, les médecins installés contactent la Passerelle car ils sont en recherche de successeurs ou de collaborateurs.

Avez-vous identifié les freins à l’installation ?

A.-S. V. Le sentiment de pesanteur et d’enchaînement pour des années colle aujourd’hui beaucoup à l’idée d’installation. Nous essayons d’en parler autrement, déjà en précisant qu’elle n’est pas forcément exclusive. L’idée est que les médecins qui nous démarchent puissent pratiquer, peu importe le type d’exercice.
Il faut en effet intérêt à sortir du mode binaire installation libérale/exercice à l’hôpital : les modes d’exercice se multiplient, diversifiant le paysage médical. Les médecins ont besoin de visibilité sur les possibles d’aujourd’hui. Comme nous l’affirmons à ces jeunes qui ont la niaque, la médecine de demain est entre leurs mains.

* Chargée de mission à La Passerelle Alsace, instance financée par l’ARS, également portée par l’Ordre et la faculté de médecine, avec le partenariat des syndicats de jeunes médecins, de l’URPS et de l’Assurance maladie. Anne-Sophie Vernhes est joignable à la faculté de Strasbourg.

Propos recueillis par camille Roux

Source : lequotidiendumedecin.fr