Les signaux sont tous au rouge. En 2021, "après" la crise sanitaire, on a observé une hausse de 62 à 75 % des symptômes d'anxiété pathologique, de 30 % de ceux de dépression et pire, un quart des répondants disaient avoir eu des idées suicidaires les douze derniers mois.
Humiliation et violences
Quels sont les facteurs de risques recensés chez ces étudiants ? Ce sont les difficultés financières, l'humiliation, les violences sexistes et sexuelles à l'hôpital, le temps de travail. Sur ce dernier point, « les cas de non-respect du temps de travail sont assez difficiles à chiffrer », explique Nicolas Lunel, président de l'Anemf lors d'une audition sur l'hôpital au Sénat. Au-delà des contraintes inhérentes à l'obligation des études et d'exercer à l'hôpital en même temps, c'est l'omerta que dénonce Nicolas Lunel. Sanctionner les pratiques au sein d'un établissement, c'est compliqué en raison des connivences entre les personnes harceleuses. « Les sanctions financières appliquées aux établissements ne doivent pas impacter la qualité de soins non plus », insiste Nicolas Lunel. Concernant la précarité financière des étudiants, ceux entre la quatrième et sixième année perçoivent des émoluments de 200 à 300 euros net par mois alors qu'ils effectuent un mi-temps à l'hôpital et un mi-temps à l'université, ce qui ne leur permet pas d'avoir un job alimentaire. « Un étudiant qui pense "argent" chaque jour pour suivre sa formation pendant ce temps ne pense pas travail ni patient. »
Les moyens n'ont pas suivi la réforme du numerus clausus
Quelles solutions propose Nicolas Lunel pour y remédier ? D'abord que les étudiants en médecine perçoivent la même rémunération que les stagiaires de l'enseignement supérieur. Ensuite clarifier le statut de l'étudiant hospitalier. Enfin, l'augmentation massive des étudiants n'a pas été accompagnée financièrement des hôpitaux et des facultés qui ne sont plus en mesure d'accueillir les futurs médecins. Seul un plan massif permettrait de rebooster la formation et les structures qui les accueillent.
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