La réforme de la première année des études de médecine, mise en place depuis la rentrée 2020, génère bien des inquiétudes pour les étudiants et leurs parents qui redoutent une première promotion sacrifiée.
Au premier rang de ces appréhensions : le nombre de places finalement disponibles en deuxième année pour les étudiants de cette nouvelle formule, inscrits en Pass (parcours d’accès spécifique santé) ou en Las (licence classique avec une option accès santé). Alors que les étudiants en sont déjà à leur deuxième semestre, on ne sait toujours pas officiellement quel sera le nombre retenu pour toutes les universités. Le ministère de l’Enseignement supérieur affirme que les chiffres consolidés seront annoncés en début de semaine prochaine « au plus tard ». Mais la semaine dernière, lors des questions au gouvernement, Frédérique Vidal a laissé entendre que l’augmentation du nombre de places par rapport au numerus clausus 2020 se situerait autour de 12 % soit environ 1 800 places supplémentaires.
Un pourcentage de primants au moins équivalent à l’ancienne formule
Le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de répondre aux critiques qui laissent entendre que cette première promotion est désavantagée, devant cohabiter pour une place en deuxième année avec les étudiants de l’ancienne formule redoublant la Paces. Il a ainsi précisé comment avait été fixé le nombre de places pour les étudiants Pass/Las. Pour les primants Pass/Las, le ministère a demandé à chaque université le pourcentage de réussite des primants dans l’ancien système sur les trois dernières années. « Selon les facultés, ce pourcentage est extrêmement variable, cela peut aller de 5 % pour certaines à 23 % pour d’autres », souligne-t-on dans l’entourage de Frédérique Vidal. Cette moyenne a permis de fixer un plancher en assurant au moins autant de places cette année. « Si dans l’ancien système une université avait 100 étudiants primants sur 1 000 inscrits, soit 10 % et que cette année elle a 2 000 inscrits alors il y aura au moins 200 places », affirme le ministère. Il a aussi été demandé, une augmentation du nombre de primants reçus. Donc au-delà de ce chiffre plancher, toutes les universités ont dû proposer une augmentation du nombre de places en deuxième année, assure le ministère.
Pas question de sacrifier une promotion
Pour certains, dont le collectif national Pass/Las, cette augmentation, a priori de 12 %, n’est pas encore suffisante en raison de la cohabitation avec les étudiants de l’ancien régime. Mais le ministère l’assure, il n’y aura pas de perte de chance pour les étudiants « nouvelle formule » qui n’auront plus la possibilité de redoubler avec la réforme. « L’objectif de la réforme est d’assurer l’équité d’un accès dans les filières de santé promotion après promotion », rappelle l’Enseignement supérieur. Les calculs ont donc été faits pour que les chances de réussite en première année soient au moins identiques. Un travail est par ailleurs en cours pour que les Las2 (les étudiants de Pass/Las non reçus la première fois qui continueront dans une deuxième année de Las) aient une chance de rentrer en deuxième année au moins identique que les redoublants dans l’ancienne formule. « Il n’est pas question de sacrifier une promotion. Au total des deux chances, les étudiants de la nouvelle formule auront au moins la même chance de passer en deuxième année », assure le ministère. Pour lui, la confusion peut venir de l’amalgame entre deux objectifs différents. « Il y a un souhait collectif pour qu’à terme, davantage d’étudiants passent dès la première année. Mais cette bascule se fera progressivement car les capacités d’accueil des universités doivent suivre et elles ne pourraient pas absorber une trop grande augmentation immédiatement ».
Par la suite, des objectifs sur cinq ans
En fin de semaine, doit aussi se tenir la conférence nationale qui fixe les objectifs pluriannuels de formation des professionnels de santé. Car au-delà de cette première année de réforme, l’objectif est qu’à l’avenir, le nombre de médecins formés corresponde aux besoins des territoires. L’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) va donc proposer, à partir des remontées et d’une analyse de chaque territoire, un nombre de professionnels à former dans les quatre filières santé pour les cinq ans à venir. Chaque université décidera ensuite de la trajectoire à suivre pour arriver à cet objectif. Une évaluation annuelle permettra de réajuster ou non ces chiffres.
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