Bien qu’il existe un large consensus sur le fait que les patients souffrant d’apnées obstructives du sommeil (AOS) sont exposés à un surrisque de maladies cardiovasculaires, les données sont contradictoires quant à l’efficacité du traitement par pression positive continue (PPC) pour réduire ce risque ainsi que la mortalité. Une étude, fondée sur l’analyse des données de la cohorte Pays de la Loire, couplées aux données administratives de santé, a évalué l’association entre les heures d’utilisation de la PPC, la mortalité et la morbidité cardiovasculaire, dans des conditions réelles chez des patients atteints d’AOS qui se sont vus prescrire une PPC (1).
Sexe masculin, prévention primaire et somnolence
Après un suivi médian de 6,6 ans sur 5 138 patients, 961 ont présenté des évènements cardiovasculaires majeurs (Mace : critère composite de la mortalité, des accidents vasculaires cérébraux et des maladies cardiaques).
En considérant les patients non adhérents à la PPC ([0-4] h/nuit) comme groupe de référence, les rapports de risque ajustés (IC 95 %) pour les Mace étaient de 0,87 [0,73-1,04] pour le groupe [4-6] h/nuit, 0,75 [0,62-0,92] pour le groupe [6-7] h/nuit et 0,78 [0,65-0,93] pour le groupe ≥ 7 h/nuit (p = 0,0130). L’association était plus forte chez les patients de sexe masculin, ceux sans maladie cardiovasculaire manifeste au moment du diagnostic et ceux appartenant au sous-type avec symptômes de somnolence diurne excessive.
Ces résultats suggèrent que des programmes de soutien aux patients pourraient aider à améliorer l’observance de la PPC et à diminuer le risque cardiovasculaire chez les patients souffrant d’AOS.
(1) Gervès-Pinquié C et al. Positive airway pressure adherence, mortality and cardiovascular events in patients with sleep apnea. Am J Respir Care Med. 2022; 206(11):1393-404