Incidents médicaux suspects : la garde à vue de l'anesthésiste de Besançon prolongée

Publié le 15/05/2019

La garde à vue de l'anesthésiste de Besançon, le Dr Frédéric Péchier, mis en examen en 2017 pour sept empoisonnements et interrogé sur une cinquantaine d'autres incidents médicaux suspects, a été prolongée ce mercredi pour 24 heures supplémentaires, a annoncé le parquet à l'AFP. Le médecin était interrogé depuis mardi matin dans les locaux de la police judiciaire de Besançon, a précisé le procureur de la République, Étienne Manteaux.

L'interrogatoire du Dr Péchier, qui s'achèvera au plus tard jeudi à 9 heures, s'inscrit dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte à l'époque de sa mise en examen, intervenue en mars 2017. Cette enquête porte sur une cinquantaine de signalements d'événements indésirables graves (EIG) survenus dans des cliniques où l'anesthésiste exerçait, selon une source proche du dossier.

Arrêts cardiaques

Pour Me Randall Schwerdorffer, l'un des avocats du médecin, on est toutefois « très en dessous d'une cinquantaine de cas » suspects. Son client, a-t-il déclaré à l'AFP, « collabore à la procédure d'enquête préliminaire » et « est toujours sur la même ligne de défense qui consiste à dire qu'il n'a jamais été impliqué de près ou de loin dans un empoisonnement ».

Mis en examen en 2017 pour sept empoisonnements, ce praticien réputé avait été laissé en liberté en dépit des charges qui pesaient sur lui. Clamant son innocence, il avait toutefois été placé sous contrôle judiciaire, avec une interdiction d'exercer.

Les sept cas sont ceux de patients âgés de 37 à 53 ans qui avaient subi, entre 2008 et 2017, des interventions chirurgicales ne présentant pas de difficultés particulières. Ils avaient fait des arrêts cardiaques – deux étant décédés et les cinq autres ayant pu être ranimés. 

L'enquête a établi que des doses potentiellement létales de potassium et d'anesthésiques avaient été administrées volontairement, provoquant les arrêts cardiaques. Les soupçons des enquêteurs se sont portés sur cet anesthésiste qui exerçait dans les deux établissements où les incidents se sont produits.

Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir sciemment modifié les poches d'injection de confrères afin de provoquer des incidents opératoires pour exercer ensuite ses talents de réanimateur.

(Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr