« Le Dr Yazid Nabti ne reçoit plus en consultation », peut-on lire sur la devanture du cabinet médical de ce médecin généraliste installé à Dunkerque dans le Nord. Depuis le 15 mars, ce médecin de famille, en exercice depuis 25 ans, a planté sa tente sur le sol de la place principale de la municipalité pour entamer une grève de la faim et dénoncer le « harcèlement » de la Sécurité sociale dont il serait victime.
Ils viennent nous harceler avec des graphiques qui ne correspondent à rien de réel
Dr Yazid Nabti
Selon des informations de BFM Grand Lille, le médecin généraliste serait dans le collimateur de la caisse primaire des Flandres qui l’accuse de délivrer un nombre trop volumineux d’arrêts de travail. « Je leur ai demandé de me sortir un seul arrêt qui serait injustifié !, se défend le praticien devant les caméras de nos confrères. Ils m’ont dit que le problème n’était pas le contenu des arrêts, qu’ils étaient bien tous justifiés mais que le problème était le nombre d’arrêts. »
Le praticien, déjà mobilisé par le passé pour dénoncer la « pression » exercée par la Sécu sur les arrêts de travail, dénonce une méthode de calcul biaisée. « Les médecins hospitaliers ne veulent pas s’embarrasser de l’administratif. Pour ne pas mettre nos patients dans l’embarras, nous [généralistes] faisons ces arrêts et la Sécu les comptabilise alors que ce ne sont pas nos arrêts. Ils viennent nous harceler avec des graphiques qui ne correspondent à rien de réel », déplore-t-il. Dimanche 31 mars et mercredi 3 avril, des dizaines de patients sont venus lui apporter leur soutien.
Contactée par la radio locale Delta FM, la CPAM des Flandres a indiqué n’avoir « aucune procédure en cours contre le médecin ». « Il ne fait d’ailleurs pas partie des contentieux avec certains médecins généralistes pour "prescriptions abusives". La CPAM reconnaît des difficultés avec des feuilles de soins, mais uniquement au moment de l’installation de Yazid Nabti, en 2005 », rapportent nos confrères.
Pour rappel, à partir de juin 2023, un millier de généralistes avaient été contactés par leur caisse pour les informer qu'ils présentaient des niveaux de prescriptions d'arrêts de travail anormalement élevés par rapport à la moyenne des autres praticiens du territoire, leur proposant, de ce fait, une procédure de mise sous objectifs (MSO).
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