Les fraudes à l’Assurance-maladie sont de mieux en mieux détectées et stoppées. La Cnam a annoncé fin mars un record de 466 millions d’euros de préjudice évité en 2023. Aujourd’hui, deux affaires engageant des sommes considérables se retrouvent sous les feux des projecteurs.
Ordonnances complaisantes
Dans les Hautes-Pyrénées, des patients ont signalé des anomalies de remboursements de frais d’optique à leur caisse et à leurs mutuelles (anomalies constatées et confirmées). Une enquête a été lancée en 2023 après une plainte de la CPAM auprès de la procureure de la République de Tarbes. Le 2 avril, les gérants de trois enseignes d’optique (à Tarbes, Lourdes et Bagnères-de-Bigorre) ont été placés en garde à vue, ainsi qu’un praticien d’un département voisin. Ce dernier est suspecté d’être complice des opticiens, délivrant des ordonnances de complaisance.
Lors des perquisitions, 190 000 euros de marchandises de luxe ont été saisies (voitures, maroquinerie). Le préjudice s’élèverait à 150 000 euros pour la caisse primaire des Hautes-Pyrénées et 70 000 euros pour les mutuelles. Les quatre personnes mis en cause comparaîtront en septembre 2025 pour escroquerie à l’Assurance-maladie, selon le parquet de Tarbes. Face aux enquêteurs, ils auraient reconnu les faits, selon les médias locaux.
Un million d’euros de préjudice à cause d’un cardiologue
Autre affaire, dont Le Quotidien s’était fait l’écho dès 2021, mais qui rebondit aujourd’hui : celle d’un cardiologue de 61 ans, exerçant à la clinique privée de Montargis (Loiret), soupçonné d’avoir falsifié la date d’actes médicaux, afin d’obtenir des remboursements plus importants entre 2016 et 2021, pour un préjudice estimé à… plus d’un million d’euros ! L’Assurance-maladie aurait remboursé intégralement des actes qui n’auraient dû l’être que de moitié. Ayant comparu devant le tribunal de Montargis le 3 avril, le délibéré est prévu pour le 15 mai.
En 2021, ce cardiologue avait été interpellé et placé en garde à vue, niant fermement les faits. La caisse du Loiret avait alerté les autorités, dès septembre 2018, en déposant plainte auprès de la gendarmerie pour « des faits présumés d'escroquerie au préjudice d'un organisme de protection sociale pour l'obtention d'une allocation ou prestation indue ». Certaines années, le spécialiste présentait, selon la caisse, une activité jusqu’à trois fois supérieure à celle de ses confrères du département.
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